Affiche du film La famille Jones
Ils sont beaux et sympathiques.
Vous êtes normaux et pleins de tics.
Ils ont deux enfants charmants.
Vous avez des gamins épuisants.
Ils s’aiment comme au premier jour.
Votre couple bat de l’aile un peu plus chaque jour.
Ils ont une maison de rêve aménagée avec goût.
Vous avez des traites et des meubles Suédois très Gloüt.
Ils vivent dans le luxe et l’opulence.
Vous vivez à crédit, pas de chance.
Ils ont les dernières nouveautés.
Vous vous fournissez dans les vide-greniers.
Cette famille est irréelle.
La vôtre est… bien réelle.
Comédie satirique, La famille Jones développe intelligemment l’idée d’un marketing total où les marques testeraient leurs produits sur un panel grandeur nature : ici, une banlieue chic aux allures de Disneyland. Le réalisateur, Derrick Borte, y pointe du doigt les dérives de notre société de consommation prônant le « J’achète, donc je suis » au nom d’un bonheur matériel qui nous fait perdre le sens des réalités et détruit les liens sociaux plus qu’il ne les améliore.
Cette fable habile sur la manipulation du consommateur à qui l’on tente d’inoculer en douce la fièvre acheteuse aurait certainement gagné à être encore plus grinçante.
Néanmoins, l’originalité du sujet, son interprétation convaincante (Demi Moore et David Duchovny parfaits VRP entre ambiguïté pour elle et causticité pour lui) et son final désabusé rendent La famille Jones fort recommandable, surtout en cette période de crise économique et à l’approche des fêtes de fin d’année.