L’amour est partout, imprévisible, inexplicable, insurmontable. Il frappe quand il veut et souvent, ça fait pas mal de dégâts… En cette veille de Noël à Londres, ces vies et ces amours vont se croiser, se frôler et se confronter.

L’expression « Les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés » colle parfaitement aux semelles de Richard Curtis, meilleur scénariste (Quatre mariages et un enterrement, Coup de foudre à Notting Hill) que réalisateur (Good Morning England, Il était temps), qui a le chic pour s’attribuer ses plus mauvais scénarios.
Love Actually, version chorale de la bluette romantique de Noël, coche toutes les cases du film guimauve que le cinéaste étire jusqu’à l’écœurement sur plusieurs intrigues, histoire de bien faire fondre la spectatrice de moins de 50 ans ainsi que la glace dont elle s’empiffre, un petit verre de chardonnay à portée de main.
Conscient de son ineptie, le film, aussi ébouriffant qu’un calendrier de l’avent, propose un large choix de beaux gosses british. Avec le fol espoir que l’un d’eux finisse par faire tirer la langue de cette même spectatrice qui, pour l’occasion, a enfilé un pull moche de Noël et s’est réfugiée sous un plaid panda en polaire, des chaussettes à doigts aux pieds. Tant qu’à tuer l’amour…
Heureusement, on peut compter sur l’hilarante composition de Bill Nighy en chanteur de rock sur le retour, le charme de Hugh Grant qui ne force pas son talent et une bande originale remplit de classiques de la chanson anglo-saxonne pour faire glisser le tout.
Opportuniste, Love Actually est à la comédie romantique ce que les éditions Arlequins sont à la littérature : de la soupe censée réconforter en brossant son public, en manque de tendresse, dans le sens du poil et du poêle. De là à dire que le tirage est suffisant…