Il en faut de l’abnégation pour aller se farcir au cinéma, après le pitoyable The Marvels, ce nouvel hymne super-héroïque au « Girl Power ». Un film qui, bien qu’il soit réalisé par une femme, en trimballe question clichés sur la gent féminine en général et sur la sororité en particulier.
Il en faut, aussi, du courage pour se le fader avec une version française qui multiplie les anachronismes en tous « genres ». Genre l’histoire se déroule en 2003, mais on cause genre comme si on était en 2024 afin que les ados comprennent le langage de cette époque reculée. Genre, une époque où on n’utilisait pas le mot « daron » pour parler de son « père ».
Experte dans le domaine du pan pan cul cul, depuis son rôle d’Anustasia dans Cinquante nuances de Grey et ses suites, Dakota Johnson a dû penser qu’elle pouvait nous prendre dans sa toile avec ce Madame Web. Elle y incarne une Cassie Cassos, soudainement dotée de dons de voyance, qui va tout faire pour venir en aide à trois insupportables adolescentes amenées à devenir de futures femmes à régner…. Pardon… araignées.
Il faut dire que les trois jeunes gourdes sont la cible d’un dangereux homme d’affaires (clone négatif de Spider-Man mais sans les toiles) qui veut les éliminer à cause d’un rêve récurrent où il voit les trois chipies lui ôter la vie. Un méchant interprété par un Tahar Rahim en roue libre dont on pourrait presque dire qu’il joue avec les pieds puisqu’il interprète son rôle sans chaussures.
Pour le reste, Sony – après les désastreux Venom et Morbius – continue sur sa ligne super-héroïque merdouilleuse qui est la sienne. Une ligne consensuelle qui est aussi devenue celle de Marvel et Warner/DC Comics (les deux autres gros fabricants de films de Super-héros).
A force de penser qu’ils ont conquis les spectateurs du monde entier en privilégiant les effets spéciaux au détriment des scénarios, ces grosses sociétés de production risquent fort de se réveiller avec un super retour de bâton qui, lui, n’aura rien de glorieux.