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En pleine représentation d’une pièce de boulevard, Yannick se lève et interrompt le spectacle pour reprendre la soirée en main…
Quentin Dupieux aurait fait un excellent publicitaire grâce à son aisance à trouver des sujets qui titillent l’esprit et sortent des sentiers battus. Yannick ne fait pas exception à la règle avec son séduisant postulat de départ.
Le problème, c’est qu’une fois l’idée posée, son cinéma conceptuel s’essouffle vite et peine à maintenir l’intérêt de sa thématique au-delà des vingt premières minutes de métrage.
Alors, il tente des trucs pour compenser la pauvreté de son inspiration.
Dans Fumer fait tousser, par exemple, il enchâsse plusieurs histoires dans un même récit.
En vain. On s’emmerde à la fin.
Cette fois, c’est en transformant son film en un moyen métrage (le film dure 1h07) qu’il pense tenir la bonne formule.
Encore raté. On se fait autant chier.
Le film démarre pourtant bien. Il laisse même espérer une vague critique sociale… Jusqu’à ce que Yannick monte sur scène et décide d’écrire lui-même une nouvelle pièce. C’est là qu’arrive le trou noir. La panne d’inspiration pour le personnage comme pour le réalisateur qui n’ont visiblement plus rien à dire.
Les acteurs, en roue libre, tentent alors de sauver les meubles en attendant qu’on leur donne quelque chose à jouer. Ils occupent l’espace, quitte à en faire des tonnes comme Pio Marmaï.
Peine perdue. On regrette déjà d’être venu.
Le réalisateur fait alors mine de s’intéresser au public de sa salle de théâtre par le truchement de son double : le fameux Yannick qui prend un malin plaisir à se moquer des spectateurs présents, un peu comme le fait Dupieux avec son public.
Ayant fait le tour des sujets de discussions, le cinéaste part ensuite faire quelques plans de bustes et de portes capitonnées dans les couloirs déserts de son théâtre avant de se dire qu’il serait peut-être judicieux de mettre un terme à tout ça, si possible dans l’émotion. Alors il nous invente un succès factice – avec des larmes de crocodiles pour tenter de nous attendrir – avant de terminer son film, comme à son habitude, en eau de boudin.
A bien y réfléchir, celui qui se fait appeler Mr Oizo dans le monde de la musique devrait sérieusement penser à se faire rebaptiser Mr Oizeux dans celui du cinéma.
Je ne sais pas écrire des icones qui se marrent, mais j’ai bien ri en lisant votre critique, Marcorèle, alors déjà merci pour ça. Je ne me ferai pas chier à aller voir le film, mais je me suis marré à en lire votre critique, c’est pas beau, ça, déjà ?
Bref, il ferait mieux de faire des courts métrages, Quentin Dupieux.
Qu’il en fasse trois et les mettent à la suite dans un film unique, en inventant un lien entre les trois parties plus ou moins solide. On ira voir le truc, et on rigolera de bon cœur au lieu de s’emmerder les deux tiers du temps, comme nous en avertit Marcorèle…
Mais s’il existe des gens prêts à prendre leur bagnole le samedi soir, rouler jusqu’au multiplexe, se garer sur une place étroite à deux cent mètres du restau, manger des trucs approximatifs en famille au bout du parking dans une ambiance déjà trop bruyante de cantine, payer une place de ciné après avoir fait la queue, s’assoir sur le côté vu qu’ils n’auraient peut-être pas dû manger la glace Colonel qui leur pèse sur le ventre, ouvrir leur ceinture sans donner de coups de coude à la voisine qui renifle comme si ils ne sentaient pas le frais, supporter les publicité tonitruantes, puis être obligés de voir des annonces de films de genres complètement étrangers à ce qu’ils sont venus voir, … Donc s’il existe des gens prêts à faire tout ça pour voir ce film chiant, et bien, bon courage à eux pour garder le sourire jusqu’à la fin, en application de la méthode Coué qui dit que tant qu’à se faire chier, autant que ce soit avec le sourire !
Et surtout merci pour leur obole versée au CNC …
Depuis « Le daim » que j’avais bien aimé, j’ai lâché Quentin Dupieux. Il fait trop de films qui se ressemblent je trouve.