Malgré ses TOC (troubles obsessionnels compulsifs), Roy est un arnaqueur hors-pair. Il travaille en duo avec Frank, à qui il a appris les ficelles du métier, afin d’embobiner le plus de pigeons possible. Mais l’arrivée dans sa vie d’Angela, une adolescente qui n’est autre que sa fille, bouleverse sa routine de célibataire ainsi que ses projets d’escroquerie.

Un, deux, trois…
Loin d’être une œuvre mineure dans la riche filmographie de Ridley Scott, Les associés est, sans doute, son film le plus personnel. À mille lieues du fantastique qui l’a fait connaître (Alien et ses suites) ou des grandes fresques historiques dont il s’est fait une spécialité (Gladiator, Kingdom of Heaven…), le cinéaste nous livre un film d’arnaque de haute volée doublé d’une chronique familiale chaleureuse et décalée. Avec ses nombreux tics et son besoin compulsif de propreté, Nicolas Cage compose un escroc très attachant dont les crises obsessionnelles, traitées sur le ton de l’humour, s’amenuisent à mesure qu’il assume son rôle de père. En phase avec la performance de l’acteur, la mise en scène très esthétique de Scott souligne idéalement les envies de propreté de Roy tandis que le montage énergique, voire carrément saccadé, illustre habilement les troubles dont est atteint le personnage. Trouvant le parfait équilibre entre film intimiste, teinté de mélancolie, et intrigue retors qui prend un malin plaisir à s’amuser avec le spectateur, Les associés est un exercice de style brillant et sensible qui doit énormément à la qualité de son interprétation. Face à l’époustouflant numéro de Nicolas Cage, Alison Lohman, aussi pétillante qu’émouvante, est vraiment parfaite tandis que Sam Rockwell confirme avec talent son goût pour les rôles ambigus.
Quant à la jolie partition composée pour l’occasion par Hans Zimmer, elle est le parfait écrin musical d’un film au charme intemporel qui mérite d’être (re)découvert.