
A Los Angeles, un tremblement de terre dévoile une pièce souterraine sous le parking d’un vieil immeuble. À l’intérieur, deux adolescents y trouvent un inquiétant grimoire. Sa lecture va réveiller un abominable démon qui va s’attaquer à toute leur famille.
Avec Evil Dead Rise, Lee Cronin tente de relancer, à son tour, la saga horrifique de Sam Raimi. Hormis un prologue, plutôt réussi, se situant dans une cabane au fond des bois, le réalisateur tente de prendre le contre-pied de son glorieux aîné en cherchant un autre terrain de jeu. Au mépris de toute crédibilité, il déplace le lieu de l’action en ville, à l’intérieur d’un immeuble voué à la destruction où ne restent que quelques résidents.
Ce nouveau décor s’accompagne aussi d’un changement de personnages. Les jeunes adultes décérébrés laissent place à une mère célibataire, sa sœur et ses trois enfants (avec juste une constante : les gamins ne sont pas très finauds, eux non plus). Tandis que le scénario ajoute, à l’horreur du récit, le côté glauque de la mère maltraitante qui s’en prend à ses enfants. Un apport malsain qui n’est pas forcément du meilleur goût même si la surenchère a toujours été une des marques de fabrique des Evil Dead.
Pourtant, au-delà de ces transformations, c’est l’aspect léché de la mise en scène qui reste le plus problématique. En esthétisant cet étripage en règle et en suivant une sorte de cahier des charges qui peine à faire sursauter, le cinéaste en oublie d’être inventif. Notamment dans les mouvements de caméra qui autrefois faisaient se dresser les poils sur le corps. À part une scène originale de carnage vue à travers le judas d’une porte d’entrée, Lee Cronin se contente de nous rejouer la même partition que Sam Raimi. Même la célèbre vue subjective du démon perd de son aspect saisissant par son rendu soigné et propret.
Heureusement que quelques touches d’humour et de second degré aident à faire passer le morceau qui a un peu tendance à s’avarier.
Alors qu’on nous promettait démons et merveilles, ce Evil Dead Rise, sanglant sans être saignant, manque singulièrement de mordant.
Ce sera donc sang moi.
Bien dit !
Moi, je suis réticent à la pluie des poncifs horrifiques, mais au vent pire !
On descend bien bas, avec les suceurs de sang, non ?
A quand une bouse dont le sujet serait un vampire végétarien ?