
La vie d’un cinéma balnéaire anglais, au début des années 80, rythmée par la sortie des films ainsi que par la tendre relation qui se noue entre Hilary, la responsable de l’établissement, et Stephen son nouvel employé. Mais entre la femme à la santé mentale fragile et le jeune homme noir, qui cherche à fuir le racisme ambiant, tout n’est pas aussi simple et léger que dans une comédie romantique…
Marrantes les communautés d’idées. Une semaine après la sortie de The Fabelmans, déclaration d’amour de Spielberg au cinéma et à lui-même, Sam Mendes propose son propre hommage au septième art et nous sert, comme le cinéaste américain, une petite scène consacrée à la persistance rétinienne qui permet à la magie du cinéma de s’opérer.
Si l’hommage s’avère ici plus modeste, il n’en est pas moins sensible car vu à travers le quotidien des employés d’un petit cinéma de bord de mer qui vit ses dernières heures de gloire, quelques années avant l’avènement de la cassette vidéo.
D’un postulat de départ assez simple, la rencontre de deux âmes esseulées qui vont chercher à se venir en aide, le cinéaste tire un film émouvant aux images somptueuses et au propos assez universel. Le tout bien servi par une excellente troupe d’acteurs et une actrice magnifique. C’est peu dire qu’Olivia Colman porte le film sur ses épaules, elle l’habite totalement face à un Micheal Ward qui peine un peu à se hisser à son niveau.
Qu’importe. Le cinéma vu comme un passe-temps qui réjouit et console mais aussi comme une ouverture sur le monde et les autres, n’y a-t-il pas plus beau programme ?
Il me tarde de le voir !🌟
J’attends ton retour, alors. 😉
Encore une de tes chronique parfaite qui donne envie de voir le film…. Merci.
Vivement qu’il sorte !!
Il est sorti mercredi dernier. 😉
Très belle chronique en laquelle je me retrouve pleinement. J’ai lu pas mal d’articles mitigés à son sujet qui regrettent que le script se disperse en de nombreux sujets, que l’on croit pas à l’histoire entre Hilary et Stephen. J’avoue ne pas trop comprendre ces réserves, je trouve au contraire que Mendes fait preuve de beaucoup de délicatesse dans le traitement de ces sujets et n’oublie jamais le personnage principal qu’il cherche à retrouver ici : sa propre mère. J’ai aimé cette belle idée de croiser l’ambiance de ses années d’adolescent avec une chronique sur sa mère bipolaire. Et contrairement à Spielberg, il recontextualise et se place à hauteur d’adulte.
Je trouve que c’est aussi une émouvante illustration du délabrement du cinéma en salle, passé l’époque du confinement. Le film se déroule au début des années 80, mais ces salles sont déjà d’un autre temps et n’intéressent plus que des vieux consommateurs de films (j’avais l’impression de me reconnaître dans le public – sauf dans le bouffeur de frites naturellement). Je ne sais pas s’il a fait beaucoup d’entrées, mais si ce n’est pas le cas, cela devrait confirmer ce qu’il montre : un art désormais désuet.
Merci Marcorèle pour cette belle critique à l’unisson d’un film qu’il faut de toute évidence aller voir.
Aller au cinéma.
C’est simple, il faut aller au cinéma afin de ne pas avoir à découvrir des films nostalgiques sur le cinéma, même de très beaux films, comme EMPIRE OF LIGHT DE SAM MENDES.
La fréquentation baisse, de manière continue depuis 70 ans, sur le long terme. Quelques films raflent la mise chaque année, et ce sont rarement les meilleurs et souvent les plus …gros.
Aller au cinéma, c’est la solution pour ne pas se retrouver seuls, chacun chez soi, à regarder dans notre canapé un film de canapé.