
Italie, 1609. Accusé de meurtre, Le Caravage a fui Rome. Soutenu par la puissante famille Colonna, il tente d’obtenir la grâce de l’Église. Pour se décider, le Pape ordonne une enquête sur le peintre dont l’art est jugé subversif et contraire à la morale de l’Église.
Avec Le Caravage, Michele Placido nous livre un film didactique qui a, toutefois, le mérite de tenter d’apporter quelques lumières sur la vie et l’œuvre tourmentées d’un génie de la peinture. Un peintre aussi difficile à cerner que l’étaient ses toiles pour ses contemporains. Paillard et pieux, adulé et détesté, « assa-saint », la vie du Caravage est présentée comme aussi ambiguë que ses peintures qui mettaient en avant, au nez et à la barbe des puissants, les pauvres gens de son temps.
Un peu long, le film peut perdre, voire rebuter, ceux qui ne sont pas trop au fait des traditions religieuses et artistiques du début du 17ᵉ siècle. Heureusement, la beauté de la reconstitution, le travail sur la lumière (notamment dans la recomposition à l’écran de quelques toiles du maître) et la qualité de l’interprétation, où brille la composition fiévreuse et habitée de Riccardo Scamarcio, sauvent le film du pensum académique, permettant à Michele Placido d’atteindre son but : réhabiliter le peintre maudit.
C’est mon peintre préféré, je vais aller voir. Merci pour ta critique.
C’est un plaisir. Bonne année 2023 à toi. 😀
Inconditionnels de la peinture du CARAVAGE, nous étions impatients de voir le film à sa sortie.
Il fallait néanmoins savoir à l’avance si la ligne d’attaque du réalisateur, Michele Placido serait la peinture ou le peintre.
La bande annonce ne donnait pas la réponse, car on y reconnaissait instantanément quelques scènes que le peintre a représentées dans quelques tableaux célèbres (même s’il nous semble qu’ils le sont tous …).
Il nous restait donc à prendre le risque d’aller voir le film pour la peinture et de nous retrouver face à un film d’aventure, car nous savions la vie particulièrement tumultueuse du CARAVAGE, sans compter les polémiques et les esclandres que provoquèrent sa manière de peindre.
Car il est vrai qu’un film historique peut faire le choix de la rigueur ou du spectacle, et que notre goût ne s’y retrouve pas forcément. EIFFEL fut une grosse déception pour nous, à cet égard.
Chat échaudé craint l’eau chaude » ? J’avais accepté à l’avance de rester sur ma faim en matière de peinture, car on peut trouver mille ouvrages ou documentaires sur le CARAVAGE, et je voulais bien aller voir le peintre devenir un personnage romanesque à l’écran. Il le fut, de toute manière !
De son côté, ma compagne espérait le film sur l’art, la technique, et surtout les choix de composition et les sujets qui choquèrent tant les contemporains du peintre et lui attirèrent courroux et ennuis.
Donc, je fut satisfait car les qualités du film sont indéniables, et ma compagne un peu déçue par manque de peinture.
Vivement que nous retournions encore à Rome, surtout, et dans bien d’autres musées déjà visités, pour ressentir encore la beauté unique et la force réaliste du CARAVAGE, en sentant près de nous la mémoire du peintre incarné avec l’impeccable Riccardo Scamarcio.
On pourrait gloser indéfiniment sur les choix scénaristiques de Michele Placido, qui auraient pu être différents. Pourquoi pas une suite, comme s’y autorisent tant de cinéastes et producteurs, pour faire du beurre ? On peut certainement créer dix films sur la vie du CARAVAGE, sans se lasser !
Mais le public est-il assez nombreux pour aller le voir ?
J’ai un doute, quand je vois le peu de monde qui était dans la salle avec nous : A croire que ceux qui n’ont pas assez d’intérêt pour la peinture n’étaient pas là, et que ceux qui aiment les films d’aventure en costume n’étaient pas là non-plus ! Pourtant, ces deux publics peuvent s’additionner pour aller voir CARAVAGE et personne ne serait déçu !
Il n’y a rien à jeter, et la mise en scène de Michele Placido est d’une rare qualité, le travail sur la lumière est également très respectueux de l’œuvre du peintre.
Et puis, pour les amateurs, il faudrait peut-être prévoir ‘y aller plusieurs fois, pour identifier au second plan, quelque personnage échappé d’une toile du Caravage, telle la servante de Judith, que j’ai eu la surprise de vir surgir à deux reprises sans qu’elle se mette en avant, comme un personnage vivant et bien réel !
C’est tout le message du peintre, mis en exergue par le film : aller chercher les expression et les vraies trognes dans la rue plutôt que dans les musées supposés figés et normalisés trop lisses, même pour représenter les acteurs sacrés de la Bible, comme c’était le cas à l’époque, jusqu’à ce que le Caravage vienne bousculer cet ordre établi, avant d’être suivi par tant d’autres. Il essuya les plâtres et se prit tout le mur sur la tête, semble nous confirmer le film de Michele Placido.
Rebonsoir, Caravane se laisse voir mais je pense qu’il faut déjà connaître la vie du Caravane pour suivre l’histoire. J’ai été un perdue avec tous les retours en arrière et en avant auxquels on assiste. Bonne soirée.