Italie, 1609. Accusé de meurtre, Le Caravage a fui Rome. Soutenu par la puissante famille Colonna, il tente d’obtenir la grâce de l’Église. Pour se décider, le Pape ordonne une enquête sur le peintre dont l’art est jugé subversif et contraire à la morale de l’Église.

Avec Le Caravage, Michele Placido nous livre un film didactique qui a, toutefois, le mérite de tenter d’apporter quelques lumières sur la vie et l’œuvre tourmentées d’un génie de la peinture. Un peintre aussi difficile à cerner que l’étaient ses toiles pour ses contemporains. Paillard et pieux, adulé et détesté, « assa-saint », la vie du Caravage est présentée comme aussi ambiguë que ses peintures qui mettaient en avant, au nez et à la barbe des puissants, les pauvres gens de son temps.
Un peu long, le film peut perdre, voire rebuter, ceux qui ne sont pas trop au fait des traditions religieuses et artistiques du début du 17ᵉ siècle. Heureusement, la beauté de la reconstitution, le travail sur la lumière (notamment dans la recomposition à l’écran de quelques toiles du maître) et la qualité de l’interprétation, où brille la composition fiévreuse et habitée de Riccardo Scamarcio, sauvent le film du pensum académique, permettant à Michele Placido d’atteindre son but : réhabiliter le peintre maudit.