Fin du 19ᵉ siècle, une jeune femme muette doit faire face à un inquiétant prêcheur qui la pourchasse depuis son enfance.
Dans la lignée de films comme Rédemption de Michael Winterbottom, Brimstone propose une vision atypique et très sombre de la vie dans l’Ouest américain, bien loin de l’image idéalisée qu’a véhiculé pendant des années le western hollywoodien. Découpé en quatre chapitres, dont deux centrés sur le passé de l’héroïne, le film de Martin Koolhoven décrit un univers où la femme est l’éternelle victime de l’homme et de ses principaux démons : le sexe et la religion. Rustres ou bigots sont d’ailleurs présentés comme les deux faces d’une même pièce, tous unis pour mieux l’asservir. En prêcheur psychopathe, Guy Pearce est encore une fois méconnaissable dans un rôle qui n’est pas sans rappeler celui, tout aussi démoniaque, incarné par Robert Mitchum dans La nuit du chasseur, auquel le réalisateur fait d’ailleurs quelques clins d’œil. On peut toutefois préférer la finesse de la fable de Charles Laughton à cette longue plongée désespérante dans la noirceur de l’âme humaine qui semble se complaire dans l’accumulation de scènes sadiques avant de sombrer dans le grand guignol fantastique. Sauvé par la beauté de ses paysages (arides ou enneigés suivant les époques), Brimstone doit aussi beaucoup à la qualité de l’interprétation où brille Dakota Fanning. Elle est parfaite en femme battante qui, en dépit de toutes les tragédies traversées, garde l’espoir d’un avenir meilleur.
J’aime le western mais il ne m’a jamais vraiment tenté celui-ci. La référence trop voyante à « la nuit du chasseur » peut-être. Mais avec le temps, et après cette lecture, je suis maintenant prêt je crois à m’aventurer dans cette neige couleur sang.
Ca avait l’air bien, très belles images… Mais on te croit, et on suivra cette jeune actrice. Merci !
Comme quoi, il faut toujours se méfier des hommes qui prétendent vous expliquer ce qui est bon pour vous, en s’appuyant sur des légendes pour vous faire avaler n’importe quoi … A fortiori si vous habitez dans un pays sous-développé ou un pays où la crédulité est la première religion.
Pour ce qui est du film, il est difficile de penser mieux faire que LA NUIT DU CHASSEUR. Toute tentative en ce sens fera face à une comparaison implacable.
Oui, la violence gratuite fait office de fond, désormais, comme si nous en étions friands. Ce n’est pourtant pas le cas. Pour l’horreur, il y a les films d’horreur ou la sensation pour les films à sensations. Il est difficile de convaincre sur un sujet délicat avec des moyens balourds. Le gros méchant face à la pauvre brebis innocente, ça s’appelle le manichéisme, et ce n’est pas très engageant …
Donc, nous n’irons pas voir BRIMSTONE pour sa noirceur sadique.
Oui, nous sommes bien tous d’accord là-dessus. Mais une question reste sans réponse : elle est posée par la bande annonce : Comment une jeune femme aux pieds tendres peut-elle se lancer dans la pénombre en chemise de nuit, mais surtout sans charentaises, et partir vers le fond de l’écran pieds nus sans même tituber ?
Moi, j’ai la plante des pieds super sensible, et je ne peux pas faire trois mètres en courant dans un champ pieds nus ! Sur le gazon, je veux bien, mais je ne crois pas qu’il y avait du gazon dans les grandes prairies du far west, non ? Y’en avait ? On m’aurait menti ?
Il faut vraiment que je voie « La nuit du chasseur »
Ah oui. Il faut absolument le voir. Chef d’œuvre. Un vrai celui-là. 😀