Affiche du film Trois jours et une seule vie
Décembre 1999, dans les Ardennes belges, la disparition d’un jeune enfant met à mal l’apparente sérénité d’un village faisant jaillir colère et suspicion. Alors que la triste vérité est sur le point d’être découverte, une catastrophe va contrarier la marche du destin et sceller le sort d’un des villageois.
Passé un peu inaperçu entre la sortie d’Un jour de pluie à New-York de Woody Allen, Ad Astra et le Portrait de la jeune fille en feu, le film de Nicolas Boukhrief est pourtant une tentative réussie de remettre au goût du jour le film noir à la française. Avec ses personnages à la psychologie bien dessinée et sa solide interprétation, tout concourt à faire de cette adaptation d’un roman de Pierre Lemaitre un classique du genre. D’autant que le cinéaste, qui sait parfaitement retranscrire les non-dits des habitants avec sa mise en scène très visuelle, peaufine aussi ses ambiances et donne au village ainsi qu’à la forêt une présence aussi palpable qu’inquiétante.
Difficile d’en dire plus sans gâcher les surprises que réserve ce récit implacable qui suit sur plusieurs années les tourments d’un être prisonnier de ses mensonges et de sa communauté à laquelle il semble ne pas pouvoir échapper. Une vision cauchemardesque et tragique de l’existence portée par les jeux convaincants du jeune Jérémy Senez et de Pablo Pauly dans un film plutôt amoral mais finalement tellement juste dans l’analyse du comportement humain. Comme le dit un des personnages dans une scène clef du film, « Dans cette histoire, chacun fait comme il peut. » et Nicolas Boukhrief nous le démontre de la plus saisissante des manières.