Affiche du film Boeing Boeing
A Paris, un journaliste étranger entretient simultanément trois aventures amoureuses avec des hôtesses de l’air qui se succèdent dans son appartement en fonction de leurs escales. Une organisation minutieuse chamboulée par l’arrivée d’un ami et par la mise en service de nouveaux avions.
Adapté d’une pièce de théâtre (française) à succès, ce sympathique vaudeville ne manque pas de charme grâce au tandem formé par Tony Curtis et Jerry Lewis. Le premier, dans un registre virevoltant, cavale et bondit d’une femme à l’autre pour tenter de se tirer d’une situation de plus en plus inextricable tandis que le second, dans une composition étonnamment sobre par rapport à ses rôles habituels, joue les modérateurs pour essayer de tirer profit de la situation. Dommage que, face à eux, les trois jeunes actrices (dont Dany Saval, la Française de l’étape) qui incarnent les hôtesses se contentent de faire de la figuration de charme. Seule Thelma Ritter en impose en vieille domestique de choc exaspérée, volant sans peine la vedette à ses prestigieux partenaires.

Photo du film Boeing Boeing avec Tony Curtis et Thelma Ritter
Ce festival de portes qui claquent, de verres de whisky absorbés d’une traite et de retournements de situations aurait certainement nécessité, dans le timing burlesque, la même précision que celle que s’impose le personnage joué par Tony Curtis pour parvenir à jongler avec les emplois du temps de ses différentes conquêtes. Mais John Rich, qui n’est ni Blake Edwards ni Billy Wilder, ne sait que filmer platement les nombreuses péripéties de son scénario théâtral qu’il agrémente de quelques vues parisiennes ainsi que de la sempiternelle course poursuite en auto finale, très en vogue dans les comédies des années 60.
Parfois proche d’un soufflé sur le point de retomber mais indéniablement moins lourd qu’un plat de saucisses, Boeing Boeing, s’il peine à mettre plein gaz sur l’humour, n’en demeure pas moins une curiosité qui, avec le temps, finit par se teinter d’une certaine patine nostalgique, celle propre aux époques révolues.