Affiche du film La nuit a dévoré le monde
Seul survivant d’une apocalypse ayant transformé la population de Paris en zombies, un homme tente de survivre dans un immeuble dont il a condamné les issus.
Si les Rocher aiment, apparemment, s’aventurer dans les histoires de zombies, ils n’ont, heureusement, pas tous la même approche douteuse sur le sujet.
Après le calamiteux La horde de Yannick Dahan et Benjamin Rocher sorti en 2008, La nuit a dévoré le monde de Dominique Rocher, nouvelle incursion du cinéma français dans ce genre très anglo-saxon, est plutôt une bonne surprise qui privilégie l’étude de caractère à l’accumulation des scènes d’horreur. Un choix peut-être dû au manque de moyens (bien que les grimages des morts vivants soient réussis) mais qui apporte un point de vue un peu plus psychologique et plausible à la manière dont le commun des mortels chercherait à agir en pareil situation. La mise en scène sobre, sans recherche d’effets spectaculaires, et la gestion du silence (il y a peu de dialogues, les zombies se déplacent en silence et la musique, utile pour faire naître une tension factice, est quasiment absente ou alors utiliser par le personnage principal comme remède à l’ennui et au stress) contribuent à la bonne tenue d’un récit qui, si l’on excepte quelques invraisemblances, peut aussi s’envisager comme une réflexion sur la peur des autres, la folie et le repli sur soi.
Dommage qu’une certaine langueur finisse par engourdir les aventures de ce Robinson Crusoé sur une île Haussmannienne déserte et qu’Anders Danielsen Lie n’ait pas la présence d’un Tom Hanks pour nous aider à franchir les écueils de ce film quasiment en solitaire. La nuit a dévoré le monde à au moins le mérite de proposer une autre alternative à un genre codifié qui, à force de se plagier, perd de son mordant.