Affiche du film Les crevettes pailletées
Un vice-champion du monde de natation est contraint, suite à des propos homophobes, d’entraîner une équipe de water-polo gay.
En dépit de son sujet aquatique, Les crevettes pailletées lorgne plutôt du côté du film espagnol Champions, dont il reprend l’idée de départ et la trame, que sur Le grand bain. L’équipe de water-polo se substituant ici à l’équipe de basket avec la même louable intention : faire passer un message de tolérance à propos d’une « minorité » souvent discriminée. Dommage que le film se contente, pour faire rire, d’enfiler les clichés associés aux homosexuels : personnes forcément extraverties, voire extravagantes, aimant le sexe et la fête pour mieux dissimuler leurs fêlures. En somme, rien n’a changé depuis La cage aux folles quand il s’agit de faire rire les hétéros et de les rassurer sur leur sexualité.
Rien ne change non plus dans le discours convenu sur la cohésion de groupes grâce aux fameuses vertus du sport. Comme si la culture n’était plus capable de fédérer les gens. Il y a fort à parier que Le cercle des poètes disparus aurait bien du mal à se monter aujourd’hui…
Malgré quelques répliques croustillantes et la performance particulièrement réjouissante de Romain Brau qui, en transgenre adepte de tenues excentriques, vole la vedette à ses partenaires, on peut hésiter à se jeter à l’eau pour cette comédie consensuelle filmée à l’eau plate.