Affiche du film Le silence est d'or
Paris, début du 20ème siècle.
Un séduisant quinquagénaire, cinéaste de profession, donne des leçons de séduction à l’un de ses machinistes qu’il considère comme son fils. Mais, à force de bons conseils, son protégé finit par tomber amoureux de la même femme que lui.
C’est avec une comédie romantique que René Clair reprend le chemin des studios en France après un exil de plusieurs années aux États-Unis pendant la seconde guerre mondiale. Une comédie légère et nostalgique, pleine de clins d’œil aux débuts du cinéma et à l’époque du muet que le cinéaste a bien connu. Le silence est d’or, joli titre qui peut être sujet à double interprétation. Il confirme, d’une part, l’attachement de René Clair à cet âge d’or des pionniers du cinématographe et à leurs histoires sans paroles dont il donne ici un beau témoignage. Et laisse entendre, d’autre part, qu’il vaut mieux parfois se taire que de donner trop de conseils comme l’apprend, à ses dépens, le personnage incarné par Maurice Chevalier. Maurice Chevalier dont Le silence est d’or marque aussi le retour sur les plateaux après l’occupation dans un rôle plus en phase avec son âge, celui d’un grand séducteur confronté au temps qui passe et devant se résoudre à abandonner sa place à une nouvelle génération. Rien de sombre dans ce constat, René Clair ayant le bon goût de privilégier l’humour au drame, même si le film se teinte par instant d’un soupçon de mélancolie.
Affiche alternative du film Le silence est d'orS’il n’est pas le plus connu de sa filmographie, Le silence est d’or ne manque pas de charme avec sa superbe photographie en noir et blanc et ses tirades pleines d’esprit, comme celle que tient François Périer à Marcelle Derrien lorsqu’il lui explique l’évolution du sentiment amoureux entre deux personnes par le passage du « vous » au « tu ». Concept inconnu pour les anglo-saxons.
Un agréable divertissement d’un très bon artisan du septième art.