Affiche du film Green Book
C’est à un beau voyage que nous convie Peter Farrelly (dont c’est la première réalisation sans son frère Bobby) à travers l’improbable rencontre entre un pianiste noir cultivé et son chauffeur blanc mal dégrossi, sur les routes du sud des États-Unis, dans les années 60. Un récit inspiré d’une histoire vraie, très loin des excès comiques qui ont fait le succès des deux frères cinéastes, qui séduit par la finesse de son propos et aborde sans apitoiement, ni didactisme le thème du racisme ordinaire, illustré par le fameux Green Book qui donne son titre au film et recensait tous les établissements américains acceptant la clientèle noire, des années 30 aux années 60. Film humaniste, solidement mis en scène, où chacun des deux protagonistes apprend de l’autre, Green Book prône l’échange (par la discussion, les lettres ou la musique) plutôt que la défiance dans les relations humaines, dans un touchant appel à la tolérance qui s’amuse des préjugés raciaux pour mieux les critiquer.
Construit sur le concept du tandem mal assorti, ce périple à hauteur d’hommes est emmené par les remarquables compositions de Mahershala Ali et Viggo Mortensen qui apportent épaisseur et crédibilité aux relations entre le musicien solitaire et son chauffeur hâbleur, faisant de ce Green Book un voyage aussi divertissant qu’attachant.