2045. Les êtres humains fuient en masse leur triste réalité pour rejoindre un espace virtuel nommé l’Oasis. Un univers confectionné par un scientifique solitaire dont la mort va susciter les convoitises. Ce dernier a, en effet, décidé de léguer son immense fortune à qui parviendrait à trouver l’œuf qu’il a caché dans sa fabuleuse création.
Après un Pentagon Papers qui donnait surtout à réfléchir, Steven Spielberg prouve avec ce nouveau film qu’il n’a pas perdu la main lorsqu’il s’agit d’en mettre plein les yeux.
Ready Player One est donc un réjouissant divertissement qui devrait plaire aussi bien aux fans de jeux vidéo, qu’aux nostalgiques du cinéma de genre des années 80 à 2000 ou aux amateurs de films à grand spectacle. Le cinéaste en profite au passage pour saluer ses amis (notamment Robert Zemeckis avec l’utilisation de la DeLorean de Retour vers le futur), Kubrick et son Shining, ainsi que ses propres productions, comme Le géant de fer. (On n’est jamais mieux servi que par soi-même).
Dommage que la trame du film reste classique, avec un discours bisounours et convenu sur ces nouveaux paradis artificiels qui dit, en gros, que si vous parvenez à maîtriser le virtuel, vous vivrez mieux le réel.
Le tout enrobé dans la traditionnelle – mais banale – quête du jeune héros intrépide qui doit, hélas, affronter un méchant sans charisme et sa femme de main reconnaissable grâce à sa coupe à frange (comme Gazelle dans Kingsman : Services secrets). Quant à leur âme damnée virtuelle, i-R0k, elle est carrément abandonnée à son sort par le réalisateur sans que l’on sache pourquoi.
Aussi récréatif qu’un bon jeu vidéo, Ready Player One est à déconseiller à ceux qui cherchent une réflexion moins consensuelle sur la porosité entre monde réel et virtuel. Qu’ils revoient plutôt l’excellent eXistenZ de David Cronenberg, film visionnaire qui continue de se bonifier avec le temps.
Moi j’ai trouvé ce film super, dans le genre divertissement, peu de politique là-dedans, nous sommes d’accord. Mais virtuose, truffé de citations qui donne envie de le revoir encore et encore…
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Une belle déception de mon côté. Y a de bonnes choses dans la mise en scène par exemple mais son propos final me gêne énormément et tout m’a semblé assez simpliste.
Simpliste. Oui, c’est le mot.
Merci pour la critique.
Mais pourquoi dans la réalité virtuelle, trouve-t-on autant de clichés ? C’est impressionnant la densité de trucs déjà vus qu’on peut (ne pas) découvrir dans la réalité virtuelle ! Rien que dans la bande annonce, j’ai cru déjà tout avoir vu : Paysages, éléments de décor, objets, cascades, actions formatées, rythme et musique n’ont finalement rien de novateur à part la densité… Tout cela me fait penser à du recyclage plutôt qu’à de la création. Une espèce de dépotoir d’images et d’actions déjà existantes juste accommodé, comme un plat de la veille qu’il faut épicer … Alors, ici, on se limite à mettre beaucoup d’images en même temps et on monte le son et la vitesse … On veut nous hypnotiser …
A croire que moins on laisse à l’esprit a de place pour imaginer, moins on prend la peine de le surprendre … C’est finalement assez paradoxal et décevant ! Si le virtuel n’est qu’une sorte de déjà vu accéléré et plus grand et bruyant, je ne vois pas trop l’intérêt …
Autre question : Pourquoi, dans le monde virtuel, tous les acteurs portent un masque de réalité virtuelle. C’est absurde ! Ils devraient tous être à visage découvert, même si ce n’est pas leur visage réel ! Ils apparaissent comme des robots au lieu d’avoir allure humaine !
Ou alors, c’est une facilité de tournage pour éviter d’avoir à donner un visage à chaque personnage numérique et d’assumer le budget correspondant … En tous cas, ça n’a pas de sens …
Cette description du futur me semble bien terne et peu enthousiasmante, en tous cas : entre réalité grise et ennuyeuse, et échappatoire vers une réalité virtuelle excitante mais vaine.
L’essentiel est sans doute, ainsi que le suggère déjà Marcorèle, dans la manière d’appréhender la porosité nécessaire entre monde réel et virtuel. On ne pourra pas clore la réflexion avec READY PLAYER ONE.
Mais il y a fort à parier que nous pourrons compléter notre recherche avec READY PLAYER TWO, etc …
Si ça marche très bien, la franchise pourra être revendue par SPIELBERG à Disney dans vingt ans, comme La guerre des étoiles …
J’ai plusieurs réserves (sur le plan esthétique surtout), mais j’ai surtout retenu du film le portrait que Spielberg fait de lui-même à travers le personnage d’Halliday dont le film nous raconte indirectement la vie du début à la fin, ce qui fait que la morale finale (qui me parait importante pour les jeunes générations en vue desquelles le film est d’abord conçu), est préparée longtemps à l’avance). A ce titre, la fin m’a ému après l’avalanche numérique du début. Mais c’est d’abord un film pour les plus jeunes spectateurs.
Je n’ai pas vraiment vibré devant cette histoire cousue de fil blanc. 😉