Grandeur et décadence de Tonya Harding – championne de patinage artistique et première Américaine à avoir réussi un triple axel en compétition – soupçonnée d’être à l’origine de l’agression d’une de ses concurrentes en 1994.
Craig Gillespie livre un film atypique sur le monde du sport et sur ses dérives à travers le portrait fragmenté d’une sportive haute en couleur brillamment interprétée par Margot Robbie.
Aussi affutée que les lames des patins des concurrentes et tourné à la manière d’un documentaire, la mise en scène multiplie les pirouettes et s’amuse à brouiller les pistes en mêlant les points de vue divergents (et les regards caméra) des protagonistes. Tandis que le récit se joue des contradictions de chacun pour composer, en creux, le parcours tragi-comique d’une jeune femme d’origine modeste, maltraitée dès l’enfance par une mère dépourvue d’instinct maternel (incarnée par une épatante Allison Janney) et entretenant une relation toxique avec son mari.
Dommage qu’à force de charges féroces, le programme soit un peu court sur la psychologie des personnages réduits à de simples caricatures et que la satire écorne à peine le monde tape à l’œil du patinage artistique et de ses dirigeants qui préfèrent cultiver l’entre-soi, entre gens de bonne compagnie.
En dépit de ces défauts, Moi, Tonya parvient à émouvoir dans sa dénonciation du déterminisme social et grâce à son portrait de femme blessée en quête d’amour et de reconnaissance.
Je me suis réveillée avec l’idée en tête de faire le même billet. J’aurais employé d’autres mots, mais l’analyse est la même 😉 Y a un truc qui m’a gêné également, c’est l’emploi de la musique… employé comme pour combler un manque d’idée ou de scénario je sais pas, alors qu’elle avait une place capitale dans le quotidien de Tonya et qui l’a imposé justement dans ce milieu du patinage où l’on aime pas trop être bousculé…
Je retiens dans la critique de Marcorèle « Dommage qu’à force de charges féroces, le programme soit un peu court sur la psychologie des personnages réduits à de simples caricatures »
Ben oui, c’est dommage, vu que c’est ce qui m’aurait intéressé plutôt que la collection de gros mots qu’on voit défiler dans la bande annonce.
Il reste que c’est sans doute un film intéressant pour enfin y voir plus clair sous la jupe des patineuses ( je veux dire dans leur tête, bien-sûr, derrière le visage figé et légèrement souriant qui convient à l’image !)
C’était sans doute pas une sainte, Tonya Harding, mais on l’a descendue en flèche alors que la soi-disante blessée à mort a quand-même eu la médaille d’argent, tandis que Tonya Harding s’est classée huitième …
Comme quoi, rien ne sert jamais de tricher : mieux vaut rester en possession de toutes ses capacités !
Bref, le sujet reste très motivant, malgré les « imperfections » du film, qui sont des défauts de toute évidence principalement volontaires, eu égard au public visé …
J’appelle à nouveau de mes voeux des versions différentes des films, au moins lors de leur sortie numérique. Trois degrés d’intelligence seraient un début. Cela me semble parfaitement réalisable au mixage à ce jour. Cela permettrait à chaque public d’y trouver son compte …
On voit bien déjà des audioguides à options dans les musées (enfants, adultes, adultes avec compléments) ! Pourquoi pas dans le cinéma !
On pourrait même se limiter dans un premier temps à faire plusieurs bandes son. On le fait bien en proposant la bande son audiodescription pour les malvoyants.
Je ne suis pas malvoyant, mais je suis allergique la bêtise ou aux niaiseries …Qu’on les gomme de ma version pour les remplacer par des incrustations plus profondes, et je serai satisfait à coup sûr au lieu de ne jamais me voir devant un écran devant un film trop démagogue ou ado-compatible ! 😉
Ca va coûter cher s’il faut sortir une version POULAIN pour chaque film ! 😉
En tous cas, bravo à Tonya Harding pour avoir trouvé la force d’atteindre le sommet alors qu’elle n’était vraiment pas aidée. Un exemple pour toutes les femmes qui doivent lutter pour se faire une place en haut de l’affiche !
Alors, merci pour ce film qui célèbre à sa manière l’épopée de Tonya Harding, et au moins, gardons le souvenir de ce jour trop court d’allégresse où elle réussit ce fameux triple axel :
Bien que ton article soit toujours aussi bien écrit, ce film ne me fait pas envie. Je ne regarde plus le patinage artistique depuis des années.
Heureuse de te lire à nouveau, très belle journée Marco!
I want to watch this movie 🙂
😀
« des personnages réduits à de simples caricatures »
Effectivement : moi comme les autres // un peu déçu 😦
Tiens, Marc : me vient une idée //
en même temps, le streaming illégal bat son plein et Luc Besson râle, assez justement que son écuelle se rempli mal. J’y vois une idée, ce serait de rendre le cinoche payable (honorable) à la sortie.. Quand tu sors de cette projo : c’est gratuit mais quand tu sors de Subway, tu laisses 200€ (de Lauwrence of Arabia : 220 + 90 pour la zique) – une « moyenne » en somme 😉
En outre : les réals et scénaristes seraient obligés de monter le curseur de quelques crans ~~
Après ce serait compliqué pour les distributeurs et les exploitants de salles de faire selon les goûts de chacun. Je n’aurai pas laissé un kopeck au film Subway. 😉
♣ Je blague, bien sûr – c’est vrai qu’il existe déjà les « charts » 😉
♣ « pas un копейка », les sensibilités sont tellement variables – culture, age, sexe ~~