Christina, propriétaire d’un pensionnat pour garçons, décide de se débarrasser de son mari, violent et volage, avec l’aide de la maîtresse de ce dernier.
Avec Le salaire de la peur, Henri-Georges Clouzot signe certainement là son meilleur film.
Dès le premier plan, sur l’eau sombre et stagnante de la piscine de la pension, le ton est donné. Les diaboliques sera une inquiétante plongée en eau trouble. Pour ce faire, le cinéaste déploie tout un arsenal de stratagèmes pour arriver à ses fins et rendre palpable la spirale cauchemardesque dans laquelle s’enfonce progressivement Christina, interprétée avec beaucoup de sensibilité par la femme du réalisateur, Vera Clouzot. A commencer par le choix du cadre de l’action qui n’a certainement rien d’innocent et n’est pas sans rappeler celui des Disparus de Saint-Agil. Même vaste demeure aux longs couloirs inquiétants, mêmes professeurs avec leurs petites manies et mêmes enfants dissipés. Sauf qu’ici, ce sont les agissements des adultes, plus que des élèves, auxquels s’intéresse l’intrigue. Des agissements ambigus et déviants que Clouzot met en lumière grâce à la fluidité de sa mise en scène, la précision de ses cadres, le jeu sur les ombres et la lumière et surtout l’énorme travaille sur le son et ses effets sur le spectateur. C’est, sans doute, une des raisons pour lesquelles le film se passe de musique, hormis lors des génériques de début et de fin. Éviter de sursignifier pour mieux faire naître l’angoisse et jouer sur le hors-champ à la manière d’un film fantastique. Genre que Les diaboliques n’hésite pas à côtoyer.
Dans cet oppressant jeu de dupes, le trio formé par Vera Clouzot, Simone Signoret et Paul Meurisse est absolument parfait, entre fausse innocence et vraie noirceur.
Les seconds rôles ne sont pas en reste, des débutants Michel Serrault et Jean Lefebvre au confirmé Charles Vanel qui, avec son imper, son cigare et sa façon insistante de mener l’enquête et d’interroger les suspects, a peut-être servi de modèle à un certain Lieutenant Columbo.
Machiavélique, poétique sans oublier d’être caustique, Les diaboliques à bien mérité son titre et sa réputation de classique.
Toujours coté à sa juste valeur, un must !!
Oui. Une belle leçon de cinéma. 😀
Pas mon film préféré de la filmographie de Clouzot (j’ai toujours eu un faible pour Quai des orfèvres), mais c’est de la belle ouvrage, c’est sûr.
Tout est question de sensibilité. 🙂 Ces diaboliques me font toujours autant frissonner. 🙂
Un excellent film !! 😀
Je ne peux mieux dire. 🙂
Nous avons l’occasion de redécouvrir le cinéma de Clouzot ces derniers jours grâce à Arte. Je n’ai pas revu Les diaboliques, mais plusieurs autres de ces monuments du cinéma. Marcorèle relève de son analyse pointue ce qui distingue Clouzot dans le cinéma mais chacun peut goûter intuitivement la qualité de ce travail. Les acteurs dociles se plient à la rigueur de la mise en scène millimétrée de Clouzot pour le bonheur de ceux qui regardent.
Vivement que je revoie Les diaboliques !
Au bord de la piscine, dans « LES DIABOLIQUES », apparaissait pour la première fois au cinéma un petit gars de 11 ans appelé Jean-Philippe SMET qui espérait faire une carrière dans le cinéma. Le feu de Johnny s’est éteint il y a moins de 24 heures … Ca va faire un vide !
Bonjour, j’ai beau avoir vu le film plusieurs fois, quand Paul Meurisse sort de la baignoire avec les yeux révulsés, j’ai toujours un sursaut. Un classique incontournable. Bonne après-midi.