Affiche du film Mr Holmes
1947. Au crépuscule de sa vie, Sherlock Holmes a quitté Londres pour un cottage à la campagne où il se passionne pour l’apiculture.
Atteint de sénilité, il tente de boucler la seule affaire qu’il n’ait jamais réussi à résoudre avec l’aide du jeune fils de sa gouvernante.
Personnage intemporel, Sherlock Holmes n’en finit pas de se réinventer, années après années, tant en littérature qu’au cinéma et souvent là où on l’attend le moins.
Bill Condon apporte une nouvelle pierre à l’édifice de ce personnage si singulier en imaginant cette fois le détective vieillissant et atteint de troubles de la mémoire l’empêchant de mener à bien sa dernière énigme.
Un voyage dans les méandres de ce brillant cerveau en train de s’éteindre pour une enquête plus proche de l’introspection que de l’usage immodéré de la déduction.
Une approche qui déroutera certainement le spectateur venue chercher sa dose d’énigmes insolubles et de résolutions limpides, d’autant que la mise en scène de Bill Condon n’échappe pas à un certain classicisme suranné qui n’aide pas à maintenir l’attention.
Les clins d’œil à l’œuvre de Conan Doyle (et à ses différentes variations cinématographiques) sont pourtant nombreux et plaisants. Comme de retrouver Nicholas Rowe dans le rôle d’un Sherlock Holmes de cinéma, lui qui joua le détective – jeune – en 1986 dans l’excellent film de Barry Levinson : Le secret de la pyramide.
Dans le rôle du vieux limier fatigué, Ian McKellen est fort convaincant et tient le film sur ses épaules. Grâce à lui, ce Mr Holmes gagne en émotions ce qu’il perd en réflexions. Ce qui, vu le caractère froid et distant du personnage, était loin d’être élémentaire.