Affiche du film A bittersweet life
Sunwoo, un gangster aussi redoutable qu’élégant, est l’homme de confiance d’un impitoyable chef de la mafia qui lui demande de surveiller, pendant son absence, sa jeune maîtresse qu’il soupçonne d’avoir un amant.
Après 2 sœurs, surprenant drame horrifique, Kim Jee-Woon s’attaque au polar (genre en vogue dans le cinéma Coréen de Sympathy for Mister Vengeance à Memories of Murder) et marque A Bittersweet Life de sa patte.
On y retrouve sa mise en scène raffinée ponctuée d’éclats de violence qu’il marie, cette fois, à une ambiance nocturne et citadine. Une atmosphère qui n’est pas sans évoquer Le Samouraï de Jean-Pierre Melville, d’autant que l’interprétation avenante et taciturne de Byung-Hun Lee rappelle un peu celle d’Alain Delon.
La comparaison s’arrête là, le scénario – mal conçu et parfois confus – desservant assez rapidement un film dont le point d’orgue tombe bizarrement en plein milieu du récit, lors d’un enterrement pluvieux et d’un hallucinant affrontement à mains nues digne de Old Boy.
Le soufflé a ensuite tendance à retomber pour sombrer dans un banal règlement de compte sanglant qui lorgne du côté du Scarface de Brian De Palma, en moins réussi. Cet exercice de style racé et glacé, aux multiples références, aurait été bien inspiré d’exploiter davantage son humour décalé, bien plus efficace pour marquer les esprits que cette suite de fusillades aigres-douces au goût de déjà-vu.