Affiche du film The Thing
1982. Une paléontologue est discrètement contactée par une équipe de scientifiques norvégiens qui a fait une fabuleuse découverte en Antarctique : un vaisseau extraterrestre et son occupant prisonniers dans la glace depuis 100 000 ans. Mais un malencontreux prélèvement redonne vie à la créature qui s’attaque aux chercheurs et commence à cloner ses victimes…
Comment appeler cette chose ? Une suite, un remake ?
Non, une préquelle ! Ou, pour parler plus élégamment, un prélude à l’histoire relatée dans le film homonyme de John Carpenter. A la manière d’un puzzle, Matthijs van Heijningen reconstitue les évènements qui se sont déroulés dans la station de recherche norvégienne en se servant des éléments découverts dans le film de 1982, lors de la visite du médecin et du pilote d’hélicoptère américain (interprété par Kurt Russell) dans la base calcinée.
Une intéressante idée de départ qui ne parvient jamais à faire abstraction des péripéties du film original (même tempête qui s’approche, même personnages, même paranoïa galopante en milieu clos, même utilisation du lance-flamme…) ni à faire preuve d’innovations, si ce n’est dans le choix d’une femme pour incarner le personnage principal : Mary Elizabeth Winstead plutôt convaincante.
Cet hommage respectueux a heureusement le bon goût de reprendre les abominations visuelles créées par Rob Bottin sans chercher à les numériser.
Dommage que le film finisse par se fourvoyer à l’intérieur de la soucoupe volante pour aboutir à un épilogue ouvert et sans grand intérêt – si ce n’est de permettre une possible suite en cas de succès ? – avant que le réalisateur ne raccroche artificiellement les wagons avec le film original pendant le générique de fin.
Un exercice de style qui se laisse regarder sans déplaisir et à, au moins, une indéniable qualité : il donne envie de (re)voir The Thing de Carpenter.