Affiche du film Nocturnal Animals
Une célèbre galeriste d’art s’ennuie de sa vie mondaine faite « de diktats et de conventions » comme dirait Julia Roberts dans la pub Lancôme. La belle est d’autant plus esseulée que son époux la trompe.
Aussi quand lui arrive un manuscrit provenant de son ancien mari (dont elle n’a plus de nouvelles depuis des années) elle se plonge immédiatement dans sa lecture, découvrant un récit très noir à mille lieues de son existence glamour.
Issu du milieu de la mode, Tom Ford tente au cinéma ce qu’il essaye de faire dans ses défilés, à savoir épater la galerie. Son film s’amuse donc à mettre en miroir deux univers que tout oppose – l’un chic et artificiel, l’autre crapoteux et âpre – et à jouer de leurs dissonances. Un peu comme s’il faisait porter à un de ses top-modèles un slip kangourou couvert d’excréments par-dessus une robe de soirée sexy.
Une hybridation insipide, entre maniérisme et trivialité, qui tente de se donner des airs intelligents en abusant de longs dialogues oiseux sur les affres de la création et le mal-être des riches oisifs qui se piquent d’être des artistes.
Seules les prestations de Michael Shannon et Aaron Taylor-Johnson permettent de ne pas sortir avant la fin de ce pensum crapoteux chic complètement creux et vain.