Affiche du film Jason Bourne
Contacté par un ancien agent du programme Treadstone, Jason Bourne reprend sa quête pour éclaircir les dernières zones d’ombre de son passé. Aussitôt, sa traque est relancée de Grèce en Angleterre et jusqu’aux États-Unis.
Après une trilogie quasi parfaite, le retour de l’espion emblématique des années 2000 semblait être une idée jouable, d’autant que Matt Damon et Paul Greengrass rempilaient devant et derrière la caméra. Mais pour que l’équation soit parfaite encore fallait-il que Tony Gilroy, le brillant scénariste des trois premiers films, soit aussi de la fête.
Sans lui, ce retour s’avère un peu cousu de fils blancs et les aventures de Bourne – qui a en partie retrouvé la mémoire – moins complexes qu’auparavant. Et cela malgré la tentative louable de les faire coïncider avec les troubles politiques récents en Europe.
Matt Damon a d’ailleurs l’air de s’en apercevoir et fait la gueule du début à la fin du film, ne s’embarrassant même plus à apporter la touche d’ambiguïté qui faisait le charme de son personnage. Face à lui, Tommy Lee Jones traîne sa carcasse fatiguée et Vincent Cassel – l’atout de service – est loin d’être un as. Quant à Alicia Vikander, moins à l’aise que dans Agents très spéciaux – Code U.N.C.L.E, elle n’a pas la carrure de Joan Allen dans les deux films précédents pour rendre son personnage vraiment crédible.
La mise en scène de Paul Greengrass n’arrange rien qui retombe vite dans les travers de la caméra secouée de La mort dans la peau et oublie le côté vraisemblable de ses scènes d’action. L’impressionnante course-poursuite finale dans les rues de Las Vegas est plus proche de l’esbroufe d’un Fast & Furious que de l’esprit initial de la saga.
Bien que sévèrement « Bournés », les nouveaux exploits de l’espion amnésique, si ils surclassent toujours ceux de James Bond qui n’est plus que le Spectre de lui-même, sont distancés par les plaisants rebondissements de la dernière mission impossible (Rogue Nation) d’Ethan Hunt.