Affiche du film Suicide Squad
En présence de forces magiques mettant en péril la planète, le gouvernement américain décide de combattre le mal par le mal en utilisant les pires crapules pour une mission suicide.
Il y a effectivement de quoi se mettre une balle devant l’assommante virée de cette escouade de super-vilains.
Est-ce bien le réalisateur de Fury derrière la caméra ou un super-méchant serait-il venu prendre sa place pour filmer comme un pied cette suite d’affrontements bruyants et sans intérêt ?
Le scénario se contente du minimum syndical avec, en entrée, une présentation bâclée des personnages (laissant à penser que de nombreuses scènes ont été coupées au montage), en plat de résistance, une longue progression dans une avenue remplie de pustuleux ennemis et, en dessert, l’ascension d’un gratte-ciel au sommet duquel les méchants magiciens se sont installés.
Le tout enrobé d’une orchestration tonitruante (qui semble vouloir rivaliser avec les nombreuses fusillades et explosions qui émaillent le film), et farci de musiques juke-box reprenant divers standards anglo-saxons. Si le film ne fait pas un carton, Warner aura au moins réussi la compilation de l’été.
Ni noir, ni hargneux, ni vraiment délirant, comme le laissaient supposer les diverses bandes annonces, Suicide Squad semble surtout vouloir ménager la chèvre et le chou pour ne pas effrayer les plus jeunes et s’attirer les bonnes grâces d’un public adulte. Résultat, il ne contente personne. Les super-méchants annoncés finissent même par devenir plutôt sympathiques et terminent tous avec… la larme à l’œil ! C’est-y pas mignon ?
Que dire aussi du pathétique numéro de cabotinage de Jared Leto qui a cru bon de se déguiser en Marilyn Manson pour rendre son Joker plus rock’n’roll et dont les interventions parasitent le cours du récit.

Margot Robbie en Harley Quinn
Reste la belle prestation de Margot Robbie dans le rôle d’Harley Quinn. Grâce à sa plastique, ses mimiques expressives et sa dinguerie, le film de David Ayer parvient, de temps à autre, à faire illusion. C’est elle la vraie héroïne de cette histoire. Dommage que ses ternes compagnons de route n’en aient pas pris de la graine.
Vivement Harley Quinn, le film. Le reste de son escouade peut aller se suicider, on ne les pleurera pas.