Deux hommes fuient dans la nuit en compagnie d’un enfant dont les médias disent qu’il a été kidnappé. Or, le jeune Alton est avec son père et un ami qui les aide à échapper aux membres d’une secte ainsi qu’aux forces de police lancés à leurs trousses.
C’est qu’Alton n’est pas un enfant comme les autres. Il possède de fabuleux pouvoirs sur lesquels le gouvernement aimerait bien mettre la main. Mais, Roy et sa femme sont prêts à tout pour que leur fils puisse avoir rendez-vous avec son fantastique destin.
Après le superbe Mud – Sur le rives du Mississippi, Jeff Nichols nous revient avec un scénario qui, tout en abordant les rives du fantastique, exalte la même envie de liberté que son précédent film ainsi que la force de l’amour filial : celui qui pousse l’enfant à aller de l’avant et à partir à l’aventure.
Midnight Special se présente donc sous la forme d’un récit initiatique qui, cette fois, s’intéresse moins aux enfants qu’aux parents, parfaitement campés par Kirsten Dunst – tout en sobriété – et l’excellent Michael Shannon.
En prenant le parti de l’émancipation de son jeune héros, Jeff Nichols se démarque de Steven Spielberg (auquel pourtant l’affiche se réfère) et propose une rencontre du troisième type plus adulte, jouant habilement des zones d’ombre de son récit pour mieux faire travailler l’imaginaire des spectateurs.
Comme à son habitude, le cinéaste fait cohabiter harmonieusement différents genres cinématographiques et sa mise en scène passe avec aisance d’une nerveuse fuite nocturne en voiture à un sublime lever de soleil au milieu d’un champ.
Une maîtrise qui ne parvient pas à pallier une certaine froideur, un manque d’émotion qui empêche, in fine, d’adhérer pleinement à l’histoire.
Sans parler de la vision, somme toute banale, de cet autre univers : proche de celui d’A la poursuite de demain avec George Clooney. Sans doute aurait-il fallu, là aussi, faire davantage confiance à l’imagination du public et au jeu des acteurs pour lui donner vie.
Ces réserves faites, Midnight Special vaut le détour, ne serait-ce que pour sa tentative de faire sortir le cinéma de science-fiction américain des sentiers (re)battus depuis tant d’années par Hollywood.
J’aimerai beaucoup le voir :).
Bisous à toi!
https://lachambreroseetnoire.wordpress.com/2016/03/18/tops-et-ni-tops-ni-flops-culturels-mars-2016/
Une fois vu, reviens nous en parler ! 🙂
Si j’ai le temps de le voir, ce sera avec plaisir :).
A quoi sert une affiche ?
A regarder celle de MIDNIGHT SPECIAL, il semble que l’affiche d’un film a dorénavant pour objectif principal de convaincre des cinéphages indécis qui arrivent au ciné sans savoir encore ce qu’il viennent voir …
A l’heure où tout le monde a internet dans sa poche et peut donc en trois clics avoir le programme, le résumé, la bande annonce des films qu’on peut voir dans la salle la plus proche sans bouger de sa chaise (sans compter ceux qui savent aller directement sur Cinéluctable chercher un avis sérieux autant que sympatique !) ; nous pouvons nous étonner que certaines personnes attendent encore d’être devant l’entrée du ciné pour se demander ce qu’elle iraient bien voir !
Personnellement, je ne trouve pas de réponse à cette question : Je vais toujours voir un film précis au ciné, et non pas au ciné pour voir un film quelconque ! Chacun fait ce qu’il veut, mais il faudrait qu’on m’explique comment on peut risquer par nonchalance de gâcher sa soirée à découvrir une bouse au seul prétexte qu’on n’a pas eu l’idée de se renseigner un minimum avant de s’asseoir deux heures devant un film. Chacun sait qu’on ne peut pas zapper au cinéma ! Déjà qu’on doit subir la pub, faudrait pas subir le film !
Alors, est-ce que les affiches sont réalisées uniquement à destination de ces chalands désoeuvrés qui attendent une petite étincelle d’intérêt fugace pour se diriger vers la salle 1 ou la salle 2 ou 3, … du ciné ? Je n’ose pas y croire.
Et pourtant, la rédaction de l’affiche de MIDNIGHT SPECIAL indique le contraire : les premiers mots de l’affiche (… car le chaland est supposé commencer en haut à gauche et risque de ne pas lire toute la page : il faut donc l’hameçonner dès le début !), font la publicité :
« On tient enfin l’héritier de Spielberg ». Cette phrase aussi maladroite que racoleuse enterre un peu vite Spielberg. On en sait pas bien ce que pense Spielberg de servir de faire valoir à Jeff Nichols. La qualité des deux cinéastes est incontestable et les références de Jeff Nichols dans son film à Spielberg apparaissent effectivement comme un hommage respectueux, mais le jeune n’est pas l’élève de l’ancien et il affirme sans complexe des choix personnels. « On » sera donc bien inspiré de creuser la question en dépassant donc le slogan publicitaire…
En parcourant par exemple : http://www.gqmagazine.fr/pop-culture/cinema/articles/interview-de-jeff-nichols-pour-midnight-special/32551
Après cette accroche, nous avons droit aux sempiternelles phrase à l’emporte pièce, faussement dithyrambiques, de tel ou tel journal à grand tirage… « Le film qui réinvente la science-fiction ». mais qui écrit de telle balourdises ? « On » se le demande !
« Un thriller fantastique, magistral » Oh-la-la ! Faut que j’aille voir ce film, alors ! Deux adjectifs et surtout pas de verbe ! Il y a une liste de compliments prêts à l’emploi quelque part, où l’ « On » peut piocher à l’envi ? Des gens sont payés pour écrire ça ? C’est la production du film qui graisse la patte des journaleux en manque d’inspiration, ou c’est le journal qui paye pour avoir son nom sur l’affiche ?
Et Spielberg, il touche aussi ? 🙂
Bref, une affiche de merde pour ce qui a tout l’air d’être un très très bon film !
Mais il faut bien attirer le public, faire du chiffre. Faut pas trop effrayer « On » avec des choses trop intellectuelles. Alors « On » évite les phrases trop longues, « on » fait croire qu' »on » va juste se détendre (N’ayez pas peur, vous n’allez pas réfléchir !).
Espérons pour Nichols et le cinéma qu’un maximum de chalands se laissent avoir !
J’irai voir MIDNIGHT SPECIAL avec confiance et conviction, et pas pour l’affiche !
Quelle diatribe cher Poulain ! 😉
Mais quel bavard, ce POULAIN !
Moi aussi, je vais aller le voir !
Merci Marcorèle pour le conseil !
A chaque lecture de tes commentaires, j’ai l’impression d’embarquer pour un tour de Space Mountain… le film monte, monte, il va réussir le score sans fausse note, aaaaaaaaaaaah non il redescend attention le film va se crasher en flammes… et non, sauvé de justesse, finalement ça vaut quand même la peine. Pfiou, que d’émotions, même pas besoin de voir le film, finalement.
Il faut que je renouvelle mon style, alors ? 🙂
Surtout pas, les loopings ne sont jamais les mêmes 😀
Ce film me tente bien et surtout tu sais bien en parler pour nous donner l’envie de le voir. Je n’ai toujours pas vu Mud dont on m’a dit que du bien.
A choisir entre les deux, je te conseille Mud. 🙂
Ah, je vais donc regarder Mud très vite!
Merci Marco!
oh merci pour ta critique! j’espère el voir en dvd… j’avais adoré take shelter et mud!
xxx
J’ai beaucoup aimé ce film qui justement m’a émue. J’ai été sensible au propos, il y a quelque chose d’intimiste et de profond. Il y a une combinaison intéressante entre le cinéma qu’a l’habitude de faire Nichols, qui privilégie la nature, le monde de l’enfance, et la SF (même si Take Shelter était déjà dans cette veine quelque part).
Bonjour Marcorèle,
J’aime bien Jeff Nichols, mais ce Midnight Special, surtout à cause d’une deuxième partie où toutes les ambiguités du début sont levées, me parait être le moins bon de ses films. Le film rend un hommage très net à Rencontres du troisième type de Spielberg (qui est loin d’être un film enfantin puisque c’est un film contre la famille, Roy Neary abandonnant sa famille à la fin) et Starman de Carpenter, mais sans la puissance d’évocation du Spielberg (si l’on compare la fin des deux films, Spielberg l’emporte haut la main en termes de mise en scène), ni la rigueur du découpage du Carpenter (Nichols est meilleur quand il évoque un hors champ que lorsqu’il filme une scène d’action plein champ). Midnight Special reste un film à voir cela dit, pour son excellente première partie où l’on retrouve l’univers mystérieux de Nichols et son thème favori de la croyance. J’ai publié une critique du film « chez moi ».