Affiche du film Tartarin de Tarascon
Tartarin est un rentier fanfaron à la langue bien pendue qui aime régaler ses concitoyens de ses récits de chasse… Tous imaginaires !
Mais à force de vantardise, les habitants de Tarascon le prennent au mot et le voilà contraint, pour ne pas perdre la face, d’aller chasser le lion en Afrique.
Orchestrée par Pagnol, cette adaptation du roman d’Alphonse Daudet bénéficie de ses savoureux dialogues ainsi que de sa troupe de comédiens où domine l’interprétation de Raimu dans le rôle principal. Un rôle taillé sur mesure où il donne libre cours à sa faconde pour interpréter, avec truculence, ce personnage aussi hâbleur que lâche.
Il suffit de le voir mimer une scène de chasse devant un auditoire captivé ou se lancer dans l’interprétation farfelue et décalée – ventre bombé et petit doigt en l’air – du duo de Robert le Diable pour s’en persuader.
Une performance secondée par de savoureux seconds rôles, dont l’excellent Fernand Charpin, et mise en musique par Darius Milhaud.
Dommage que Raymond Bernard, fils de Tristan, se contente de filmer platement les numéros de son comédien principal sans y apporter la moindre trouvaille comique, le gag du chameau, en fin de film, mis à part.
On peut toutefois apprécier les prises de vue faites en Algérie, loin des studios et de leurs extérieurs en carton-pâte, qui apportent ici un semblant d’authenticité aux tribulations de Tartarin en Afrique du Nord, témoignage d’un autre temps sur le passé colonial de la France.