Une jeune américaine candide et fortunée – littéralement hantée par la mort de sa mère – s’éprend d’un séduisant Baronnet qui l’emmène vivre dans son sinistre château en Angleterre. Entre son inquiétante belle-sœur et de terrifiants spectres, les nerfs et la santé d’Edith vont être mis à rude épreuve.
Quelle tristesse de voir un cinéaste brader son talent pour tenter de garder sa place à Hollywood, affadissant au passage son style et son originalité pour rentrer dans la norme.
Allant jusqu’à plagier l’aspect de son poétique fantôme dans L’échine du diable, Guillermo del Toro nous offre dans Crimson Peak une série de hideux ectoplasmes au rendu trop numérique pour être réellement effrayant.
A l’inverse des décors baroques et surchargés de la vieille demeure, le scénario, d’une indigente pauvreté, nous resserre les éternels lieux communs sur les maisons hantées. Tandis que pour masquer son secret de Polichinelle, le réalisateur se cantonne dans le sursaut facile (notamment en abusant des effets sonores) plutôt que de tenter d’instiller une réelle angoisse.
Entre hommage et clins d’œil (l’héroïne se nomme Cushing comme le célèbre acteur de films fantastiques), la luxueuse demeure préfabriquée de Guillermo del Toro déçoit car elle ne parvient jamais à retrouver le charme vénéneux de La maison du diable de Robert Wise, ni l’ambiance frissonnante et gothique du château du Masque du démon de Mario Bava.
Mais le plus horrible se trouve dans la confrontation entre les deux actrices les plus fades du moment : Jessica Chastain et Mia Wasikowska. Leur affrontement en fin de film y atteint des sommets de Grand-Guignol. Face à elles, même Tom Hiddleston, plutôt convaincant, ne parvient à renouveler sa fantastique performance de Only Lovers Left Alive.
Bref, mieux vaut que l’adaptation de Lovecraft – dont rêve Guillermo del Toro – reste dans un tiroir si elle doit ressembler à ça…
Je me trompe, où bien le cinéma ne reste-t-il plus qu’un divertissement pour ados ?
Pauvres ados, ils méritent 😉
On a un problème avec le cinéma aujourd’hui, l’image prime sur le contenu alors qu’elle devrait le sublimer. Toutes ces carrosseries sans moteur, on a du mal à avancer du coup 😉
(méritent mieux ;p)
Parfaitement analysé, Sylvie. 😉
Et dire que je voulais le voir 🙂
L’emballage est plus séduisant que le contenu…
Qu’elle y reste dans le tiroir, tout comme la version DVD 🙂 !
Un tiroir bien sombre, alors…
Dommage… Mais on trouvait aussi que cela ressemblait furieusement à certains opus de Tim Burton et pas forcément ceux qu’on avait le plus aimés…
Je n’aime pas les films d’horreur et même si celui-là ne fait pas vraiment peur, il ne m’inspire rien. De plus, je n’aime pas Mia. Je ne sais pas comment elle a pu percer dans le cinéma car je ne lui trouve aucun talent. Encore un physique?
Purée ! Ça déglingue sec chez toi ! 😀
😉
Je me demande si je devrais lire ta critique de Star Wars avant ou après l’avoir vu…
Après, je suppose… 😉
De toute façon, j’irai même sous les bombes, s’il le fallait… 🙂
Que la Force soit avec toi ! 🙂
Forcément !
Scoop : CRIMSON PEAK est un fake !
En réalité, les critiques de cinémas se sont tous mis d’accord avec le producteur pour descendre ce film que personne n’ira voir. Ils reçoivent tous un petit vademecum de critique pour ne pas se contredire trop les uns les autres et reçoivent chacun 500 € pour leur commentaire. Marcorèle a fait comme les autres, il a empoché le billet de 500 et publié une critique acide.
Et comme absolument personne n’ira le voir, le tour est joué et ont bien fait de ne pas le tourner. Au final, le film ne coûtera que le prix de l’affiche et de la corruption des critiques, alors que côté recette ce film alourdira le CV de toutes les personnes figurant au générique, qui, elles, ont payé pour ça entre 1.000 et 25.000 $ selon le besoin de notoriété qu’elle en avaient.
Personnellement, je trouve le procédé contestable mais ce n’est pas plus bête que de produire un vrai film nul que personne n’irait voir ! Pendant ce temps gagné, toutes ces personnes du générique auront eu le temps d’aller voir d’autres films, de bons films bien-entendu …
Qui se plaindra ?
Evidemment, ne répétez ça à personne, et surtout que personne n’aille au cinéma voir cette daube virtuelle, sinon, vous mettrez dans l’embarras l’ouvreuse, qui devra faire mine de vous envoyer voir Alladin par erreur, histoire de vous refourguer une autre daube à la place…
CRIMSON truc… Je le savais bien que je connaissais ce nom ; que ça me faisait penser à ce court métrage qui figure en ouverture du merveilleux film des Monty Pitons, « Le sens de la Vie » !
Et bien, j’ai bon ! Sous le titre « Les assurances Crimson », on nous compte cette histoire qui commence à Londres, quand une révolte éclate dans les murs des assurances Crimson. Les vieux employés oppressés par les plus jeunes se mutinent et chassent violemment leurs bourreaux de l’immeuble, puis ils lèvent l’ancre pour naviguer à bord de leur l’immeuble jusqu’à la puissance financière installée à Manhattan pour la détruire. Le combat aussi réaliste que surréaliste est remporté par les vieux grincheux et le soir venu, l’immeuble des assurances Crimson s’éloigne des ruines du champ de bataille avant de tomber dans le néant en arrivant au bout de la Terre.
Il semble donc que CRIMSON PEAK aie un seul point commun avec le court métrage éponyme : ce lien manifeste avec le néant.
Encore un mot pour rappeler que « Peak » signifierait notamment « sommet » ou « apogée » en étasunien. Il faut comprendre que c’est un maximum au sens figuré et qu’on y atteint de toute évidence, des sommets de médiocrité.
C’est l’Everest, mais à l’envers. La Fosse des Marianne, quoi. Enfin, ce sera sans moi, merci !
Et de trois ! Riche semaine de flagellation hollywoodienne, dis-moi, le blockbuster est en période de famine? Et encore un dont j’espérais de vrais frissons, heureusement que tu tempères mon niveau d’attente, je patienterai jusqu’au DVD pour gagner deux ou trois frissons sonores. Mais qu’il se fait rare, le bon film de spectres…
Alors là, je suis bien d’accord. Ils nous épouvantent par leur absence…