Affiche du film Youth

Deux vieux amis se retrouvent, comme chaque année, dans un hôtel thalasso de luxe dans les Alpes suisses.
L’un est un compositeur à la retraite, l’autre un cinéaste qui travaille sur le scénario de son prochain film. Entre balades, bains et soins, les deux copains reviennent sur leurs souvenirs et leurs regrets tout en profitant des surprises du quotidien…

Malgré une belle photographie, de somptueux décors et des acteurs de renom, Youth se traîne en langueur.
Avec son hôtel aux allures d’antichambre de la mort où passent quelques beautés nues histoire de réveiller clients et spectateurs, Paolo Sorrentino cherche à délivrer un message sur la vieillesse et le peu de temps qu’elle laisse, mais son discours se perd en de vains et prétentieux papotages.
Entre un concert champêtre pour Cloches et Meuh, un orgasme forestier et une symphonie de coucous suisse, ses deux vieux traînent leur carcasse et ressassent : la mémoire qui s’efface, les amours qui trépassent et les prostates qui se tassent.
Un verbiage presque incessant que le récit tente d’atténuer par des moments incongrus ou des personnages artificiellement décalés.
Rien de bien enthousiasmant à se mettre sous le dentier même si, au détour d’une réplique ou d’une séquence, le cinéaste parvient à surprendre… avant de faire aussitôt retomber son soufflé.
Reste le casting quatre étoiles. Le duo que forment Michael Caine et Harvey Keitel fonctionne plutôt bien et leurs scènes communes sont celles qui sonnent le plus juste. Les femmes sont nettement moins convaincantes avec, d’un côté, une Karel Weisz aux abonnés absents et, de l’autre, une Jane Fonda en pleine caricature.
Loin d’être un bain de jouvence, Youth prend l’eau en tentant de nous faire perdre pied et entraîne une partie de ses acteurs dans le naufrage.
Il ne fait pas bon vieillir devant la caméra de Paolo Sorrentino.