Affiche du film Mad Max : Fury Road
Dans un monde post-apocalyptique, un guerrier solitaire prend la défense des précieux occupants d’un camion militaire blindé contre les hordes déchaînées et motorisées d’un seigneur de guerre.
C’est pied au plancher que Max revient, 30 ans après ses derniers exploits dans Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre.
Pour l’occasion, George Miller nous offre un divertissement spectaculaire et virtuose qui va crescendo jusqu’à son dénouement et dont il soigne tout particulièrement l’esthétique.
Tout en reprenant le style tape à l’œil de ses guerriers de la route, il développe sur leurs parcours un univers cohérent où se succèdent tempête de sable et marais peuplé d’étranges créatures.
Mais si le monde créé par Miller s’élargit vers de nouveaux horizon, son film ressemble, une nouvelle fois, à une fuite en avant et reste trop souvent au ras de la piste oubliant de développer les rapports entre les personnages, ici réduits à leur plus simple expression.
Le cinéaste se contente donc de nous resservir pendant presque deux heures (avec plus de moyens et d’effets spéciaux que dans les trois premiers opus) le même ressort dramatique westernien de la diligence poursuivie par les indiens.
Le souci, c’est qu’au milieu du fracas des explosions et des tôles broyées, Miller oublie de retravailler le côté « mythologique » de son personnage (pourtant très bien mis en place au début de Mad Max 2 grâce au récit en voix off) comme si celui-ci l’intéressait moins qu’auparavant. Le Max interprété par Tom Hardy, sans démériter, semble avoir troqué sa folie pour un côté bougon qui en devient presque sympathique. C’est peu dire que la présence animale et le regard fou de Mel Gibson manque cruellement à cette nouvelle équipée qui en devient presque aseptisée par rapport à celles des années 80. Aseptisée ou dans l’air du temps…

Photo Charlize Theron dans Mad Max : Fury Road

Ce n’est certes pas à Fade Max auquel on assiste, loin de là, mais le centre d’intérêt du réalisateur semble s’être déplacé vers un autre personnage.
Car au fur et à mesure que le film progresse, il devient évident que, pour Miller, la vraie héroïne de son récit est Furiosa, à laquelle Charlize Theron, parfaite, apporte rage et énergie.
Ni œuvre visionnaire, ni pamphlet écologique ou féministe comme certains tentent de nous le vendre, Mad Max : Fury Road est juste un spectacle plein de bruit et de fureur parfaitement maîtrisé et réalisé. Ce n’est déjà pas si mal.