Affiche du film Les brasiers de la colère
Dans une ville ouvrière américaine durement touchée par le chômage, deux frères tentent de survivre au jour le jour. Russell, l’aîné, travaille dans la dernière usine de sidérurgie ouverte tandis que son frère, ancien soldat marqué physiquement et psychologiquement par plusieurs séjours en Irak, participe à des combats clandestins. Mais un accident et la disparition de son jeune frère vont remettre en question l’équilibre précaire qu’était parvenu à trouver Russell.
En traduisant Out of the Furnace par Les Brasiers de la colère, le distributeur français a visiblement lorgné sur une autre crise, celle de 1929, et pensé à d’autres laissés pour compte.
Malheureusement, si la colère – et la résignation – sont sans doute les mêmes que dans l’œuvre de Steinbeck, les raisins ont laissé place à un brasier artificiel tant il cumule les poncifs.
De sa ville abandonnée par l’État, à ses habitants qui vivent de petits boulots. Des dernières usines qui ferment aux truands qui font leur beurre sur la misère des gens. Le décor est posé mais reste à l’état de décor, le réalisateur préférant s’appesantir sur une histoire de vengeance familiale vue cent fois ailleurs, en mieux.
Le tout interprété par une ribambelle d’acteurs connus dans des rôles stéréotypés qu’ils ont déjà, plus ou moins, incarnés par le passé.
Christian Bale, toujours obligé de se déguiser pour masquer son inexpressivité, donne dans le prolo tatoué, aux cheveux longs et à la barbe taillée en bouc pour se donner le côté plouc qui va bien.
Zoé Saldana se la joue sans maquillage pour faire peuple.
Woody Harrelson nous refait le coup du dangereux psychopathe défoncé et bas du front.
Willem Dafoe avec sa tronche patibulaire compose encore une fois un truand sympathique.
Forest Whitaker réendosse son personnage de flic sympa et débonnaire.
Quant à Sam Shepard il semble désormais cantonné aux rôles de patriarche.
Seul Casey Affleck est vraiment convaincant, dommage qu’il n’ait pas grand-chose à jouer.
Et la mise en scène dans tout cela ?
Certains vont parler de Cimino et de Voyage au bout de l’enfer parce que deux types chassent le cerf dans une forêt. D’autres vont penser à Charles Laughton et à La nuit du chasseur parce que le méchant a tatoué Fuck et You sur ses mains.
C’est faire trop d’honneur au réalisateur dont le talent n’arrive pas à la cheville de ses aînés. Car, non contente d’enfoncer des portes ouvertes, son intrigue est prévisible et plutôt soporifique. Le spectateur en est pour ses frais et se languit en attendant des rebondissements qui ne viendront même pas.
Bref, Les brasiers de la colère est le type de produit sans âme parfaitement calibré pour les oscars.

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