Affiche du film Le sauvage
Voilà un moment que Martin a fui la civilisation pour aller vivre sur une île déserte des Caraïbes où il cultive fruits et légumes.
De passage à Caracas, il croise la route de Nelly qui fuit son futur mari et un ancien amant à qui elle a volé un tableau de grande valeur.
Pour se débarrasser au plus vite de la blonde au tempérament volcanique, Martin l’aide à prendre le premier avion pour la France avant de reprendre son voilier pour rentrer chez lui.
Mais à son arrivée, Nelly l’attend sur le ponton !
La cohabitation entre le sauvage bourru et la fantasque frivole va faire des étincelles.
Si, avec ce troisième film, Jean-Paul Rappeneau abandonne le film d’aventure historique, il continue d’explorer les différentes facettes de la comédie amoureuse endiablée qui avaient fait le succès des Mariés de l’an II.
Avec sa mise en scène toujours en mouvement, où le couple vedette ne cesse de se chamailler et de se courir après, le cinéaste se réapproprie avec talent la fantaisie et le rythme des grands classiques de la comédie Hollywoodienne. Le début du Sauvage avec l’annonce des noces de Nelly est, à ce titre, une véritable leçon de cinéma où le réalisateur parvient, sans une seule ligne de dialogues, à rendre l’état d’esprit de son héroïne grâce à la fluidité de sa mise en scène et son adéquation avec le rythme de la musique.
Le soin apporté au scénario qui regorge de trouvailles, la qualité des dialogues de Jean-Loup Dabadie et la belle partition de Michel Legrand en totale osmose avec le récit, forment une partition idéale qu’interprète à la perfection le duo formé par Yves Montand et Catherine Deneuve. Le jeu élégant et léger de l’un se mariant idéalement avec l’énergie volubile de l’autre.
Si la première partie à Caracas a un peu vieilli, les scènes où les deux comédiens se retrouvent seuls dans l’île paradisiaque font partie des meilleurs moments du film, même si leur premier baiser (un peu trop précipité) vient troubler la réjouissante cadence de leurs chamailleries.
Qu’importe, le charme de Montand et la beauté de Deneuve n’ont jamais été aussi évidents qu’ici, portés par le talent d’un cinéaste dont on ne peut que regretter la trop succincte filmographie.