Un jeune homme soupçonné du meurtre de sa petite amie se réveille un matin avec des cornes.
Était-il cocu ou est-ce le fait d’être devenu le bouc émissaire de sa petite commune ?
En tous cas, Ignatius (qui a un « petit, petit nom charmant qui lui vient tout droit de ses parents», comme le chantait autrefois Fernandel) est prêt à tout pour trouver l’assassin de sa bien-aimée.
Bien aidé par ses cornes qui lui donnent le pouvoir de faire avouer à ses interlocuteurs leurs secrets les plus sombres.
Des cornes qui permettent aussi à Aja, chaussé de ses habituels gros sabots, de se lâcher pour nous offrir le film le plus bête de cette rentrée.
Clairement destiné à de grands adolescents ou à de jeunes adultes qui ont grandi avec Harry Potter, le réalisateur s’emploie à casser l’image de Daniel Radcliffe qui boit comme un trou, baise comme un Moldu et fume comme un pompier, avec la chemise ouverte et la barbe de trois jours – ouf, il n’a pas osé le bouc ! – pour faire plus rebelle.
La mise en scène m’as-tu-vu d’Alexandre Aja rappelle l’esbroufe des clips des années 80 et renvoie à l’esthétique tape à l’œil des films de Russell Mulcahy, période Highlander.
Le scénario, prévisible de bout en bout, n’arrange rien. A moins d’avoir eu les yeux rivés sur son téléphone portable depuis le début du film, le spectateur à en permanence trois coups d’avance sur le pauvre Ignatius et devine, dès le premier flash-back, qui est l’assassin.
Quant au pouvoir conféré par les cornes (la seule idée intéressante du film) il ne sert, le plus souvent, qu’à dévoiler le démon de midi qui sommeille en chacun des protagonistes.
Quelle tristesse de voir le talent de David Morse et de la trop rare Heather Graham encorné par cette histoire chimérique dont le sous-texte est pour le moins discutable : l’homosexualité y est associée à des pulsions démoniaques.
Avec de tels propos, Aja est apparemment prêt à participer à la prochaine manif pour tous…
tu as coupé à léa l’envie de voir ce film !!! quelle influence :-))
Ca, c’est envoyé ! Si je peux me permettre. Et un film de moins à aller voir. Merci pour cet éclairage.
C’est un plaisir ! 🙂
Ha Ha !! Mais c’est quoi ce film ?!!! 😉
Je me pose encore la question ! 🙂
J’adore quand on réduit ma liste de choses à faire. Les cornes à la benne, noté, je biffe et je passe au suivant, merci Mr Cinéma.
Au plaisir ! 🙂
Ha- ha, qu’est-ce que vous lui avez mis, à cette bouse, Marcorèle ! A force de la piétiner, vous devez avoir de la corne sous les pieds ! Vous savez donner les bons coups de corne, montrer les cornes à ce réalisateur de bouses et être opportunément dur comme de la corne. Il fallait effectivement prendre le taureau par les cornes et priver Aja de ses cornes. Voir de telles bouses peut rendre dur comme la corne. Ceux qui n’iront jamais voir ça vous saluent en sonnant la corne car vous avez bien su transpercer ce film à coups de cornes.
C’est curieux, moi, HORN, ça ne me fesait pas penser à cette nouvelle bouse …
Peut-être que ce film « HORNS » est uniquement là pour troubler l’esprit des petits étasuniens en leur faisant effacer le souvenir de Little Big Horn » le 25 juin 1876, l’une des rares batailles gagnées par les méchants indiens du coin qui ne voulaient pas mourir ni donner leurs mines d’or ; contre les gentils envahisseurs blancs ?
Faudrait-il qu’au mot HORN s’affiche désormais dans leur mémoire patriotique un film sans intérêt à la place d’une boucherie parmi des centaines d’autres boucheries qui réduisirent la population indienne de 850.000 à 50.000 âmes ?
Puisqu’on n’ira pas voir HORNS, on pourra prendre le temps de lire quelques lignes sur cette rare déculottée que subirent Custer et les forces du progrès face aux Sioux, Cheyennes et Arapahos, qu’on voulait juste spolier et accessoirement exterminer.
Voici un lien utile : http://amerindien.e-monsite.com/pages/la-bataille-de-little-big-horn-25-juin-1876.html
Ce site est manifestement pro indiens, mais chacun conviendra que ça change de l’habituel discours officiel …
Je sais, je m’égare et nous sommes effectivement loin des futilités de HORNS. Mais on voit tant de beaux discours outre Atlantique et si peu de compréhension pour les autres pensées, que ce n’est pas si déplacé de profiter de l’occasion pour rappeler quelques vérités …
« Horn », il vaut mieux que ça évoque Little Big Horn plutôt que HORNS, et il vaut sans doute mieux remplir son cerveau d’un peu d’histoire que de le vider en allant ingérer au cinéma une soupe aseptisée à la mode US.
Sinon, il reste tant d’autres choses intéressantes et heureuses à vivre !
Et « baise comme un Moldu », ça veut dire quoi exactement ?
Sans baguette magique, à l’ancienne ;).
Mon Dieu ! Mais quel bonheur ! Je pouffe de rire dans l’open space de bon matin et plus personne ne peut m’arrêter ! Y a que toi qui me fait cet effet Cinéluctable, tous les likes du monde ne suffiront pas pour te remercier de m’avoir offert le fou rire de la journée.
Merci Polina. 🙂 Ravi de t’avoir fait rire. 😉
Hier soir, j’ai pris le taureau par les cornes et j’ai décidé de le regarder. Je me délecte d’autant plus en relisant cette critique aujourd’hui :D.
Merci Polina ! 🙂
Pas du tout d’accord avec ton analyse ! C’est un film plutôt drôle et riche en références: http://marlasmovies.blogspot.fr/2014/09/horns-daniel-radcliffe-vend-son-ame-au.html
Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu un film aussi téléphoné. Je m’y suis ennuyé et qu’il soit riche en références n’arrange rien à l’affaire. Bien au contraire. Où est l’originalité dans tout cela ? 🙂
Moi je le trouve original, au contraire. On n’a jamais vu le mal comme ça: dire tout haut les pires horreurs, le pire de notre être et de nos pensées, juste parce que l’on a, face à soi et sans le savoir, le diable en personne. Quelques répliques terribles, notamment de la part des parents du héros, sont très bien vues…
Pas très original au contraire, tout est prévisible. Je me suis ennuyé. 😀