1870.
En tuant les meurtriers de sa femme et de son fils, un ancien soldat danois exilé en Amérique découvre que l’un des assassins de sa famille était le frère d’un redoutable chef de gang qui terrorise la région. L’affrontement entre les deux hommes va être sans pitié.
Le western est devenu denrée rare au cinéma et chaque nouvelle incursion dans le genre suscite à la fois curiosité, espoir et inquiétude. De ce point de vue, The Salvation – film danois avec, dans le rôle principal, Mads Mikkelsen, excellent comédien jusque-là plutôt abonné aux rôles de sale type – éveille pas mal d’attente.
Un regard neuf sur la conquête de l’Ouest venu d’Europe du nord ? Pourquoi pas !
Après tout, les pionniers venaient bien du vieux continent et le western italien a offert quelques pépites à ce genre très américain.
Le film séduit d’emblée par la beauté de sa photographie et le soin tout particulier apporté aux ambiances nocturnes. La silhouette quasi fantomatique du héros qui poursuit les ravisseurs de sa famille à la lumière de la lune donne un aspect irréel et mortifère, réellement intrigant, au drame qui est en train de se nouer.
Hélas, le scénario, classique et sans surprise, ne tient pas la promesse de ses superbes images. Placé sous le sceau de la vengeance, il n’apporte aucune plus-value au récit qui se déroule de manière attendue.
Pas de quoi se raccrocher non plus aux personnages dont les trognes patibulaires renvoient plus aux westerns de Sergio Leone qu’à ceux d’Anthony Mann. Tous laissent étrangement indifférents.
Dans le rôle du héros, Mads Mikkelsen perd bizarrement toute ambiguïté et paraît même un peu effacé. L’allure sombre et torturée d’Eva Green fait un peu factice. Quant à Éric Cantona, allons droit au but, avec quelques répliques au compteur il a bien du mal à convaincre et parasite le film par son passé d’ancien footballeur.
Seul Jeffrey Dean Morgan semble finalement à sa place en odieuse crapule.
Le renouveau tant espéré du western ne passera pas par cette nouvelle tentative emprunte d’une froideur toute nordique.
Comparable à The Homesman ? Magnifique coquille… vide.
Hello,
Un film Danois, ça m’intéresse ! Merci 😉
Bizarre oui cette participation de Cantona… Autant, je l’avais adoré dans Le bonheur est dans le pré et dans un autre film (assez anecdotique) sur le foot justement où il joue son propre rôle avec son frère et son père, que je me demande vraiment ce qu’il vient faire ici..
A ce propos je l’ai vu aussi dans Les rencontres d’après minuit, mais quelle nullité creuse et prétentieuse ce film !! à éviter vraiment !! 😉
Mais pour The Salvation, malgré cette affiche assez moche on peut le dire, je serais curieuse de voir à quoi ressemble un western danois ;))
Bien à vous
Sylvie
Je partage le sentiment de Sylvie, du cabinet des curiosités.
On ne peut qu’être intrigué par cette création originale, cette recette inhabituelle. Même froid, ce film vaut sans doute un coup d’œil curieux.
Et puis, le style western ne prête pas le flan aux critiques sur le caractère prévisible de leur scénario, car chacun sait que, sauf dépression du scénariste, les méchants sont toujours punis à la fin par le gentil, et qu’on peut rentrer rassurés chez nous …
Donc, malgré les réserves apportées par Marcorèle, qui sont assurément justifiées, notre curiosité est néanmoins piquée au vif, grâce à sa critique.