Affiche du film Captain America : Le soldat de l'hiver
Alors que Steve Rogers, alias Captain America, s’adapte lentement aux mœurs du XXIème siècle, le S.H.I.E.L.D. devient le centre d’une dangereuse conspiration tandis qu’un surprenant ennemi se dresse devant le super soldat.
C’est sous le signe de la perte des repères que se déroulent les nouvelles aventures du super héros patriote.
Avec le départ de Joe Johnston à la mise en scène, le « type bien » décrit dans Captain America : First Avenger est dépossédé de tout ce qui faisait son charme : un second degré bienvenu et une ambiance rétro nostalgique.
Avec l’arrivée des frères Russo derrière la caméra, le pauvre Captain met les deux pieds et le bouclier dans la modernité et se trouve habillé pour l’hiver, entre humour balourd et scènes d’action filmées avec les pieds. L’attaque du navire au début du film est d’ailleurs emblématique de ces nouveaux réalisateurs qui pensent pouvoir filmer une scène d’action – à grand renfort d’images de synthèse – sans la chorégraphier, juste en agitant la caméra et en masquant les faux raccords par un montage épileptique.
XXIème siècle oblige, les deux apprentis cinéastes plongent leur héros falot dans un monde sans valeurs morales où l’on ne peut plus se fier à personne. Belle idée sur le papier, mais leur petite tentative de thriller politique – que cautionne la présence d’un Robert Redford fatigué – fait là aussi long feu rattrapée par les coups de feu, bastons et poursuites inhérents à ce genre de productions. A tel point qu’ils en oublient le principal, ce fameux soldat de l’hiver et le lien si particulier qui l’unit à notre héros au bouclier étoilé. On imagine ce que Joe Johnston aurait pu tirer d’une telle confrontation, ainsi que des retrouvailles de Steve Rogers avec son amour d’antan. Hélas, nos deux Russo leurs préfèrent le charme faussement slave d’une fade veuve noire à la moue boudeuse et les envolées poussives d’un faucon déplumé.
Après un lancer prometteur, le retour de bouclier du Captain Amérique assure le spectacle mais a vraiment de quoi laisser sceptique.

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