Spider-Man est mort !
Du moins, le Spider-Man cinématographique.
Il n’a pas résisté aux attaques conjuguées de deux super-vilains.
Tacheron Man, alias Marc Webb, n’en avait pas fini avec le tisseur de toiles qu’il avait pourtant mis à mal avec The amazing Spider-Man, affadissant le personnage que Sam Raimi avait contribué à rendre populaire.
Il nous revient, cette fois, encore plus énervé et armé de la 3D. Confondant mise en scène et numéros de voltige en mode subjectif façon parc d’attraction.
Tout occupé à ses petits effets, il transforme le timide Peter Parker en grand dadais à l’humour aussi bêta que ses interventions ridicules – mention spéciale à Spider-Man coiffé d’un casque de pompier ! – et s’inspire plus de Batman que des comics de Stan Lee et Steve Ditko.
La disparition des parents de Peter Parker devient un élément essentiel dans la transformation du jeune homme en justicier et le bouffon vert (un surnom mérité vu sa dégaine !) à des faux airs de Joker. De là à dire que Tacheron Man serait un mercenaire à la solde de DC Comics, chargé d’achever un des héros vedette de la Marvel, il n’y a qu’un jet de toile que confirme la partition composée pour l’occasion par Hans Zimmer avec ses airs fortement inspirés par les envolées cuivrées des films de Superman.
Entre deux ralentis à la Matrix, le récit ne décolle jamais (tout est de la faute de la compagnie Oscorp) et se complait régulièrement dans d’ineptes scènes romantiques aux dialogues affligeants. (On se croirait dans Toilelight !)
L’interprétation, loin de relever le niveau, hésite constamment entre le poussif et le calamiteux : Andrew Garfield, Emma Stone et Jamie Foxx en tête.
En parlant de tête, c’est là qu’intervient le second super-vilain qui, de plusieurs coups de ciseaux fatals, prend définitivement le spectateur à rebrousse-poil.
Sans doute inspiré par le travail de sape d’un de ses homologues sur le Da Vinci Code, Capillicultor applique son sale boulot sur tous les comédiens.
De la tignasse en dessous de bras d’Andrew Garfield à la coupe de lévrier afghan d’Emma Stone en passant par la ridicule mèche avec raie sur le coté de Dane deHaan, les cinq poils revêches sur la tête de Jamie Foxx ou le crane suturé de Paul Giamatti. Sans oublier les cheveux gras et hirsutes du Docteur Kafka ! (fallait l’inventer celui là !)
Une bombe capillaire qui finit par défriser jusqu’au fan le mieux gominé.
Bref, comme dirait Spidey : une toile pour rien !
PS : Ne reculant devant aucune fourberie, Tacheron Man est même parvenu à glisser au milieu du générique de fin un incompréhensible extrait de X-Men : Days of Future Past qui n’a absolument rien à voir avec son film.
A moins que ce ne soit encore un coup d’Oscorp ?
Ouche !!!! bah moi de toute façon, Spidey, même avec Tobey McGuire, j’ai j’amais pu accrocher….. Bah pourquoi, me diras tu 🙂
Bah pourquoi ? 😉
😀
Eh bé, moi qui adorais Spidey, et qui ai plutôt bien aimé le volet 1 du reboot (hormis un monstre ridicule), je viens de prendre une douche froide !
Je serai curieux de connaitre ton avis ! 😉
Eh bien ça y est je l’ai vu… et je suis d’accord avec toi ! C’est long, c’est poussif, il y a 10 000 fils narratifs, en plus on se croirait dans une bluette dans laquelle surnagent quelques scènes d’action. J’ai bien aimé les voltiges de Spiderman mais je crois que c’est à peu près tout. Définitivement, je garde la trilogie de Sam Raimi.
Je voulais écrire une critique mais je crois que je vais attendre de voir Thor 2 et Captain America 2 pour faire une critique super-héros globale qui risque de ne pas être fameuse ^^
Merci Biancat !
Seul Thor 2 est « meilleur » que le premier… 🙂
« Entre deux ralentis à la Matrix, le récit ne décolle jamais ». Par contre moi j’ai décollé de ma chaise, me bidonnant littéralement. Vous avez l’art de la plume comme du mot incisif, j’adore ! De quoi me faire lire les critiques des films que je ne verrais probablement jamais. Par simple plaisir.
Merci Polina. J’apprécie le compliment, surtout venant de vous qui maniez fort bien l’ironie et l’art acerbe du verbe. 🙂
Moi qui ne risque pas de me retrouver assis devant ce navet annoncé avant le temps où mes enfants me relégueront à l’asile de vieillards, je me permets de revenir sur un passage de la critique aussi savoureuse qu’à l’accoutumé :
On lit vers la fin du commentaire : « …Docteur Kafka ! (fallait l’inventer celui là !) »
Pourtant Kafka était bel et bien Docteur, à ma connaissance, en droit de surcroit !
Et puis, « Inventer » Kafka, ça veut dire quoi, Marcorèle ?
Je me demande ce que Kafka aurait trouvé à répondre à Marcorèle, face à cette manière cavalière à son endroit ?
A n’en pas douter, Franz Kafka nous aurait gratifié d’une superbe nouvelle, et Marcorèle serait devenu dans cette oeuvre plus inquiétant que tous les comics, par l’effet d’une Métamorphose implacable.
De cet échange serait né un dialogue épique dont notre esprit se serait régalé.
Mais ce n’est pas à Marcorèle qu’il faut faire LE PROCES, vous le savez bien ! C’est aux apprentis qui officient dans L’AMERIQUE. LE VERDICT serait sans appel et ces imprudents connaîtraient LA COLONIE PENITENTIAIRE. LE TERRIER remplacera pour eux LE CHATEAU !
Il faudra m’expliquer par quel cheminement tortueux de la pensée, il est venu à l’idée de quelqu’un de nommer un méchant de SPIDER MAN, du nom de l’un des plus grands auteurs européens du début du vingtième siècle … Au secours, K. ! Viens à mon secours chercher avec moi la raison d’une telle ineptie ? Je connais ton obstination à arpenter les arcanes de la pensée torturée …
Allons au cinéma, et lisons dès qu’il n’y a rien au cinéma, ce qui n’est pas rare…
POULAIN a raison : ils sont gonflés à Ollioud, de piocher des noms dans le Petit Robert, pour baptiser leurs nouveau héros cent ans plus tard …
Un jour, un méchant s’appellera Marcorèle, vous verrez … si vous êtes patients.
« Grand dadais à l’humour aussi bêta que ses interventions ridicules » ! J’adore !
Encore, Marcorèle !
Remarquez « THE AMAZING SPIDER-MAN », c’est déjà un titre hallucinant de bas de gamme, avec le mot à la mode depuis au moins cinq ans aux Zuès (je ne vais plus dire « Etats Unis d’Amérique du Nord – Le Pays officiel de la Liberté », vu que c’est trop long comme nom de pays et que je passe pour un anti amerloque primaire …).
On comprend dès le titre la démarche résolument consensuelle, destinée à satisfaire le dernier ados du Midwest.
« Tacheron Man », ça, c’est une belle trouvaille ! « Capillicultor », aussi, c’est trop fort ! Bravo Marcorèle ! Vous êtes en verve !
Mais je ne vais pas citer toute la critique, qui vaut largement son pesant d’araignées ! Ne perdez pas votre temps à lire ce commentaire, relisez celui du maître …
Au fait, et pour tenter d’oublier ce nouveau SPIDER MAN, je vous ai dit que dans un généreux élan de conformisme, je me suis retrouvé assis devant « Babysitting ». Croyez moi si vous voulez, mais c’est assez souvent drôle et innovant, même si Clotilde Courau déçoit par un rôle trop étriqué pour le talent qu’elle avait mais sans doute plus adapté à sa nouvelle éducation !
Autre scoop : il parait que certaines personnes, pourtant lettrées, ne sont pas fan de Kafka. C’est un mystère aussi impénétrable que le chef d’accusation de K … Mais il se peut qu’ils viennent bientôt nous livrer quelques indices sur Cinéluctable …