1978. Irving et Sydney, deux petits arnaqueurs, se font pincer par le FBI et sont contraints de collaborer avec un de ses agents : Richie DiMaso.
Leur mission ? Piéger un homme politique corrompu qui a des accointances avec la mafia. C’est le début d’un engrenage dangereux où le moindre faux pas peut être mortel…
Qu’est-il arrivé à David O. Russell qui nous avait offert, avec Happiness Therapy, une des comédies les plus fines de l’année 2013 ? Bizarrement, pour American Bluff, il semble plus intéressé par un pastiche des postiches des années 70 que par son arnaque qui se voit comme le nez au milieu de la figure. Dès le début du film, il évente ce qui aurait pu être un joli coup de bluff cinématographique pour ne s’intéresser qu’aux coiffures et aux tenues extravagantes de ses interprètes. La première scène est d’ailleurs assez emblématique de l’ensemble du film où l’on voit un Christian Bale, gras du bide, se coller méticuleusement une moumoute sur son crâne dégarni avant de figer sa coiffure élaborée avec de la laque. De la même manière, David O. Russell soigne (un peu trop) sa reconstitution des années 70 et finit par engluer son récit dans tout son décorum tape à l’œil.
Si ces surcharges capillaires, pondérales et vestimentaires amusent un temps, elles finissent vite par agacer car elles noient le jeu des acteurs.
Ce n’est pas trop grave pour Christian Bale qui, de film en film, à l’habitude de confondre déguisement et rôle de composition et dissimule ici son manque d’expressivité derrière de grosses lunettes fumées et son gros ventre.
C’est plus embêtant pour Bradley Cooper qui est obligé d’en faire des tonnes pour faire oublier ses frisettes ridicules et pour Jennifer Lawrence dont les choucroutes permanentées ont du mal à cacher qu’elle est beaucoup trop jeune pour le rôle. Elle frise l’erreur de casting.
Même l’apparition de Robert De Niro en mafieux déplumé ne parvient pas à décoiffer et vire à la mauvaise auto-parodie.
Au final, seuls Amy Adams (plus sexy que ridicule) et Jeremy Renner (émouvant malgré sa banane) parviennent à se sortir avec les honneurs de leur rôle.
Alors, qu’est-il arrivé à David O. Russell ?
Sans doute a-t-il compris que pour qu’un film marche aujourd’hui il faut privilégier la forme au fond. La fameuse histoire de pêche sur la glace racontée, par morceaux, à DiMaso – le bien nommé – est assez révélatrice de ce constat. (L’effet comique de l’anecdote fonctionne un temps par son côté répétitif mais le spectateur n’en connaîtra jamais la morale et il est fort probable qu’il s’en moque).
Le succès en salles d’American Bluff est malheureusement en train de donner raison au cinéaste…
Et bien, quel désastre annoncé !
Nous avions prévu d’y aller demain soir, dans un bel élan gudulien, mais ce sera arrêt sur images direct !
Décidément, le film a l’air moyen (je n’ai lu que des critiques négatives).
Moyen il est, en effet… 🙂
Déjà, les coupes de cheveux improbables (je pense spécialement à celle de Bradley Cooper) et parodiques, çà me laissait un peu perplexe…. 🙂
Pour aficionados des salons de coiffure… 🙂
Je te le confirme …. et encore, pour les aficionados…. 🙂
Apparemment, même le jeune public n’aime pas ce film ; à ce qu’on m’a dit … Alors je me demande comment ça peut être un succès…
En tous cas, merci Marcorèle de nous avoir in extremis sauvé notre soirée, car nous étions prêts à aller découvrir ça … Ben oui, moi, dès qu’il y a « American » dans un titre de film, je fonce ! Je suis un proaméricain primaire !
Tiens, on manie le pléonasme, maintenant, sur Cinéluctable !
« proaméricain primaire », c’est bien un pléonasme, ça, non ?
« American bluff », un titre qui instantanément provoque chez moi un réflexe de suspicion ou de circonspection, je ne sais plus trop … Ca me met le doute, quoi. Alors, une fois que j’ai pu lire l’avis de Marcorèle, je n’ai plus de doute !
Rebonjour, pas du tout tentée par ce film et pourtant le casting était alléchant, mais la BA m’a suffi. Bonne soirée.