Affiche du film The Ryan Initiative
Son nom est Ryan.
Jack Ryan.
C’est un bon patriote.
Un vrai Marine.
Et il fait partie de la CIA.
Mais, à la différence de son cousin Bond, il a du mal à convaincre au cinéma.
Qu’à cela ne tienne, a dû se dire un analyste des grands studios hollywoodiens, il faut encore rajeunir le personnage pour toucher le cœur de cible des 15 – 25 ans.
Alors Jack revient pour la cinquième fois sur les écrans, incarné par un quatrième acteur.
Une initiative pas vraiment Ryan-te.
L’intrigue, confuse, continue de ressasser les événements du 11 septembre 2001 sur fond de bourses et de cyber terrorisme.
L’ennemi est forcément Russe et sans pitié. Un tatoué, fréquentant les églises orthodoxes et aimant l’art et la musique classique. (C’est vrai que c’est suspect, quand on y pense…).
Les scènes d’action lorgnent sans vergogne du côté de Bourne et de Bond (version Casino Royale) mais sont plutôt mal ficelées.
Les séquences d’émotions y sont affligeantes. Mention spéciale à la fiancée de Ryan qui crie de joie en apprenant que son petit ami est de la CIA alors qu’elle le soupçonnait d’avoir une liaison.
Dans le rôle titre, Chris Pine est bien raide et son jeu quasi inexpressif.
Face à lui, la pauvre Keira Knightley en fait des tonnes avec un festival de grimaces censées exprimer la joie, la peur ou la surprise.
Kevin Costner bedonne et cachetonne.
Quant à Kenneth Branagh – à tout réalisateur, tout honneur – il s’offre le rôle le plus intéressant : celui du méchant. Il n’empêche, après un Thor vraiment mal Thorché, l’ex acteur et cinéaste shakespearien a bien du mal à convaincre depuis qu’il s’entête à tourner sur le sol américain. C’est bien simple, à chaque plan de The Ryan Initiative, il semble reprendre à son compte, tout en la modifiant, la célèbre tirade de Richard III : « A movie ! A movie ! My kingdom for a movie ! ».