Il mouille.
Une ruelle très humide suinte de tous ses pores.
Un trou noir dans un mur que la caméra explore.
Sur le pavé trempé, une femme allongée a pris des coups.
Un homme d’âge mûr la recueille et lui propose un thé (dont on ne saura pas si c’est celui des Geisha).
En échange, elle lui sert un récit plutôt corsé.
Nymph( )maniac – Volume 1 débute par un avertissement : « Le film est une version abrégée, et censurée, de la version originale de Nymph( )maniac de Lars von Trier. Il a été réalisé avec sa permission, mais sans autre implication de sa part ».
Avertissement honnête ou nouveau coup de pub de Lars Von Trier qui depuis son fameux « dogme », qu’il s’était empressé de ne pas suivre, n’en est plus à un foutage de gueule près pour se faire remarquer ?
Il aurait tort de s’en priver puisque son public en redemande. Et, en fin calculateur, il est probable qu’il prépare déjà une version longue non censurée de son film pour la sortie en DVD.
Nymph( )maniac serait-il juste un coup… commercial ?
Cela y ressemble en tous cas.
Les affiches qui montrent les acteurs en plein orgasme relèvent de la publicité mensongère, le cinéaste préférant visiblement la fesse triste à la « raie jouit ». Quant à la pornographie annoncée à grands coups de communiqués depuis quelques mois, elle n’est pas vraiment au rendez-vous. Le film n’est d’ailleurs interdit qu’aux moins de 12 ans.
Alors, que peut-on avoir à foutre du nouveau film (mais est-ce vraiment le sien ?) du père la morale Danois aux pensées aussi troubles que sa manière de filmer ?
Si l’on décide de ne pas s’attarder sur son baratin antisioniste, ses penchants misogyne et sur sa mise en scène démonstrative qui illustre, systématiquement et sans finesse, les propos tenus par Joe et Seligman, le Trivial Pour bites de Lars Von Trier parvient de temps à autre à titiller l’attention.
Paradoxalement, c’est quand il ne montre pas de culs qu’il « con-vainc » le plus. Dans cette longue discussion entre le vieux misanthrope et cette femme triste, malade de son obsession (et oui, Lars Von Trier n’est pas Marc Dorcel). Dans les rapports tendres qu’entretiennent la jeune Joe et son père ou lors d’une douloureuse scène à l’hôpital.
Les acteurs, Shia LaBeouf mis à part, sont d’ailleurs pour beaucoup dans les quelques moments réussis du film où ils se livrent sans artifice – du moins pour le haut du corps, le bas étant doublé grâce à des trucages numériques – parvenant à mettre en valeur jusqu’aux scènes les plus grotesques : Chapeau Uma Thurman !
Malgré tout, ce premier volume reste plus tiède que chaud et laisse au final un sentiment mitigé. Sans emballer et encore moins exciter, il donne tout de même envie d’aller jeter un œil à la suite annoncée.
Espérons simplement qu’après ces préliminaires mollassons, le passage à l’acte ne ressemble pas à une éjaculation filmique précoce.
🙂
Purée ! Qu’est-ce qu’il lui met Marcorèle, à Lars Von Trier ! Ca fait du bien, un critique qui n’a pas peur de cogner.
Et puis, il aime bien jouer sur les mots cochons, Marcorèle (..qui frise d’ailleurs l’anagramme de Marc Dorcel, vous aurez remarqué … ) !
« une éjaculation filmique précoce » ! Ha-Ha ! Bravo !
Et dites-donc, on le savait déjà, que Lars Von Trier tape dans les gamelles pour faire venir du public… Il ne fait pas souvent dans la délicatesse, et cette approche a ses émules …
Je partage évidemment les réserves de Marcorèles sur la pensée politique de M. Von Trier !
Bon, malgré ce déluge de critiques négatives, je peux aller le voir ou pas, ce film de Lars Von Trier qu’est pas de Lars Von Trier mais quand-même de lui et qui en annonce déjà d’autres de lui ?
L’avis qui m’inquiète le plus sur ce film, c’est « mollasson ». Je n’aime pas les films mollassons …
J’attendais impatiemment la critique de Marcorèle pour savoir quoi penser, et je reste maintenant intéressé et circonspect à la fois, car il en faudrait encore plus pour me dissuader d’aller voir ce que Von Trier nous a pondu cette fois-ci … Diantre !
Enfin, même si ce n’est pas le sujet du blog, permettez-moi de souhaiter une très bonne année à tous ceux qui ont le bon goût de fréquenter Cinéluctable.
je me posai la question justement, j’avais vu les bandes annonces, bon sans jeu de mot, dans bande annonce lol
bref, j’etais a la fois attirée par cette histoire, j’avais envie de savoir comment cette fille a commencé cette ‘maladie » comment etais sa vie et comment elle allait s’en sortir, bien sur le côté aussi un peu scandale m’attirait inconsciemment sans doute, mais je trouvai que ce theme etait pas mal et pas souvent proposé,
donc j’ai regardé par chez moi, mais ya pas beaucoup de cinoch qui le joue,
et pis apres je me suis dis, mais bon, est ce que c’est si bien que cela apres tout,
j’avais envie et pas envie d’y aller, j’attendais justement une critique, bah je te lis, sais pas, sais plus, je crois que j’irai po
C’est le volume 2 qui est interdit au moins de 18 ans, j’attends de voir la suite pour me faire mon idée finale 🙂