L’équipage de l’Enterprise oublie ses rhumatismes et reprend du service pour affronter Khan et sa bande de hippies que l’amiral Kirk avait banni, il y a 15 ans, sur une planète hostile.
Qu’est ce que le réalisateur du distrayant C’était demain est venu faire dans cette galère ?
Une fois posé, par quelques vannes sympathiques, l’état de délabrement physique de l’ancien équipage de l’Enterprise, Nicholas Meyer traîne les spectateurs au fin fond de la galaxie du Kistch à la rencontre de ce Khan, au physique de vieille squaw, et de sa bande de soixante-huitards. Des rebelles qui n’ont pas inventé la « sarbe à Khan » et ont visiblement forcé sur le « Khan à bis » puisqu’ils cherchent encore une fois à se faire mettre la pâtée.
Avec ses planètes aux décors en plastique, sa station de recherche spatiale remplie d’improbables scientifiques aux allures de jeunes éphèbes et ses ensorcelants effets spéciaux à base d’oreilles en latex, de maquettes qui se voient, de fonds peints grossiers, de voyants qui clignotent et de fumeuses étincelles, La colère de Khan compile tous les défauts du Space opera dans un festival ininterrompu qui force le respect. Bien sûr, on pourra dire que le film est daté pour expliquer ses faiblesses mais ce serait oublier qu’Alien (1979) et L’Empire contre-attaque (1980) avaient fait beaucoup mieux avant lui.
Toujours parfaitement coiffé, Kirk arpente son vaisseau en roulant du popotin plus que des mécaniques tandis que son fils assiste au combat final sur la passerelle de l’Enterprise un petit pull, très années 80, posé sur les épaules de sa seyante combinaison d’équipage.
Point d’orgue du film, l’affrontement entre le vaisseau de Kirk et celui du grand Khan est un modèle d’actions mollassonnes. Une fois passés les classiques échangent de tirs avec explosions, fumées et étincelles dans le poste de pilotage – avec concours du figurant qui sautera le plus loin par-dessus le mobilier clignotant pendant que la caméra tremble pour donner l’impression que l’équipage est violemment secoué – il ne se passe rien et la tactique de combat employée par l’amiral reste aussi nébuleuse que l’endroit où il est parti se cacher.
Et que dire de l’acte de bravoure final de Spock, effectué avec le plus grand sérieux, des gants de cuisine aux mains… Rien, sinon qu’il ne dégage aucune émotion, au mieux une crise de fou rire…
Sous la houlette de Nicholas Meyer, Star Trek 2 se risque là où toute aventure cinématographique hésite à aller… Vers les contrées redoutées d’un récit à la vacuité intersidérale ! Ce n’est pas rien… (Mais presque !)
Mais vous avez parfaitement raison, Monsieur Marcorèle !
Tout cela est bel et bien dit et votre verve implacable est exquise !
J’ajouterai néanmoins pour ma part que c’est toujours un plaisir de revoir quelques images si délicieusement kitch de STAR TRECK 1, 2 … ou 2000. Je ne pourrais supporter un film entier, mais pour quelques minutes, c’est si bon … La langoureuse vacuité que vous soulignez a cela de bon qu’elle nous berce comme un bonbon cent pour cents sucre au goût d’antan …
Vive STAR TRECK ! A visionner avec modération !