Affiche du film La taupe
1973.
Une taupe a infiltré le plus haut niveau des services secrets britanniques.
Smiley, un ancien du MI6 en retraite forcée, est chargé par le gouvernement de surveiller ses anciens collègues afin de démasquer l’agent double travaillant pour l’Union soviétique.
Fans de James Bond passez votre chemin. Ici l’espionnage est plus affaire de dissimulation et de manipulation que d’action et d’explosions.
Avec sa mise en scène austère, qui se refuse à toute forme de spectaculaire, Tomas Alfredson rend palpable l’inquiétante banalité d’un métier qui n’a pourtant rien d’ordinaire. Et c’est avec une certaine habileté qu’il dépeint ces hommes de l’ombre, à la fois fragiles et sans pitié, pris au piège de leurs propres règles.
Les comédiens, tous excellents, font honneur au minutieux travail de reconstitution voulu par le réalisateur et parviennent à maintenir l’intérêt pour un récit qui a parfois tendance à se noyer dans les ellipses de son intrigue alambiquée.
Malgré toutes ses qualités, et sans trahir le roman de John le Carré, un peu de fantaisie n’aurait sans doute pas nui à cette Taupe car, même en pleine guerre froide, les espions (qui venaient du froid ou d’ailleurs) ne devaient pas être dépourvus d’humour.