1867, Californie.
Kingdom Come, petite ville isolée dans les montagnes de la Sierra Nevada, est dirigée d’une main de fer par Daniel Dillon. Riche et redouté, il possède les principaux établissements de la ville dont le saloon où chante la belle Lucia. Le passage d’un géomètre en charge de la construction du chemin de fer et l’arrivée de deux mystérieuses femmes vont changer à jamais le destin de la ville et de son propriétaire.
Redemption est un film atypique qui se démarque des westerns qui l’ont précédé par la volonté du réalisateur de rendre compte de façon crédible des conditions de vie difficile d’une communauté dans l’Ouest américain à la fin du 19ème siècle. Les mœurs y sont montrées d’une façon plutôt crue et la violence, brutale et arbitraire, n’a rien de séduisant. Surtout, Redemption décrit intelligemment un monde qui s’articule principalement autour du travail et des femmes. Des femmes au service des hommes (épouses, mères, entraîneuses de saloon ou prostituées) mais qui ont pouvoir de vie ou de mort sur la ville toute entière.
Magnifié par ses somptueux paysages de montagnes enneigées, Redemption offre son lot de scènes surprenantes avec ses luges à voile ou cette grande maison tirée par des chevaux sur la neige jusqu’au sommet d’une colline boisée. Mais, trop occupé à soigner ses décors et sa ville, Michael Winterbottom oublie de donner un véritable souffle à son histoire qui peine à émouvoir.
Les acteurs, tous excellents, ne sont pas en cause.
Les femmes tout d’abord. Sarah Polley apporte beaucoup de justesse à son personnage de jeune femme fragile mais déterminée. Quant à Milla Jovovich, presque méconnaissable, elle montre des qualités d’actrice que les films de Paul W. S. Anderson ont eu, depuis, tendance à gommer. Seuls les fans de Nastassja Kinski en seront pour leurs frais. Bien qu’essentiel au récit, l’espoir féminin des années 80 ne retrouve ici qu’un rôle très secondaire.
Côté hommes, Wes Bentley ne manque pas de charme mais c’est surtout Peter Mullan qui en impose et apporte une belle dimension tragique à son personnage tant redouté en proie à une soudaine quête de rédemption.
Dommage que le réalisateur ne leur rende pas justice en privilégiant ses images au détriment du scénario.
Trois ans plus tard, la série Deadwod (s’inspirant de Redemption ?) reprendra, sur le thème similaire du développement d’une ville du Far West, le réalisme cru du film de Winterbottom mais cette fois avec beaucoup plus de réussite concernant l’intrigue.
Merci pour ce rappel, Marcorèle !
Mais que signifie cet énigmatique : « Seuls les fans de Nastassja Kinski en seront pour leurs frais » ? Sérieusement, Nastassja reste habillée pendant tout ce film à costumes ?
Et puis, pour attirer les filles, faut ajouter qu’il y’a des histoires de coeur ! Et que c’est un peu triste …
Faudra peut-être qu’on regarde ce film, passé inaperçu à nos yeux en 2001…