Lorsqu’un des leurs est lâchement tué au cours d’une mission par un méchant français, les sympathiques Expendables en font une affaire personnelle et décident de venger la mort de leur compagnon d’armes.
Il y a deux ans, le retour des pachydermes du film d’action des années 80 et 90, réunis sous la houlette opportuniste d’un Sylvester Stallone surfant sur la nostalgie d’un public « adulescent », avait réjoui tous ceux qui regrettaient la disparition des héros invincibles et bodybuildés à l’humour (pas très) fin.
S’ils reviennent en force grâce à un pré-générique tonitruant et à de nouvelles recrues de poids, les mercenaires d’Expendables 2 : Unité spéciale font aussi un retour en farce, armés d’un second degré bienvenu qui faisait un peu défaut dans leur première mission.
Sauf qu’une fois ces joyeuses retrouvailles passées, l’hommage renoue aussi avec tous les travers agaçants des films dopés à la testostérone des années Reagan et Bush père.
Entre :
1- Des dialogues primaires :
– C’est quoi le plan ?
– Les traquer, les trouver, les tuer.
2- Du sentimentalisme grotesque : l’éloge funèbre de Barney Ross (Sylvester Stallone) à son compagnon assassiné frise le ridicule.
3- Une intrigue simpliste et sans enjeu, bourrée de poncifs et d’invraisemblances.
4- Un méchant monolithique et inexpressif incarné à la perfection par un Jean-Claude Van Damme nommé Jean Vilain (!!!), histoire de bien signifier aux spectateurs qui ont laissé leur cerveau à l’entrée de la salle qu’ils ont affaire au méchant et qu’en plus il est français ! Double impact !
5- Des adversaires nombreux et surarmés pas foutus de toucher un éléphant dans un couloir alors que nos héros les dézinguent sans les regarder tout en se balançant des vannes.
… la coupe est souvent pleine, quant elle n’a pas un goût amer.
Quelle tristesse de voir Bruce Willis et Arnold Schwarzenegger se parodier lourdement en distribuant, sans conviction, les volées de plomb et les répliques qui ont fait leur gloire.
Bizarrement, seul Chuck Norris (pourtant le plus réac de ces revenants) surprend dans un déconnant numéro d’homme d’action minimaliste mais plutôt efficace. A moins que ce capital sympathie ne provienne des quelques notes d’Ennio Morricone qui ponctuent chacune des apparitions de l’ex Texas Rangers.
Cependant, ne vous y trompez pas. Expendables 2 : Unité spéciale, sous ses airs de film d’action à l’ancienne, est bien un film de son temps. Les explosions et les giclées de sang n’ont plus rien de réaliste et sentent les effets numériques aseptisés à plein nez. Quant aux baroudeurs burinés (les Richard Burton, Lee Marvin, Burt Lancaster…), ils sont bel et bien morts et ont laissé leur place à des aventuriers botoxés gonflés aux hormones.
Pas sûr que l’on ait gagné au change avec un tel lifting !

Quant au premier volet, j’avais trouvé ce côté « retour des pachydermes » plutôt sympathique au départ, pour finir par trouver ces retrouvailles assez vaines et inutiles !
La vraie question n’est-elle pas : Si nous devions choisir entre avaler une boite d’infect corned beef, et subir cette bouse pendant 102 minutes, que choisirions-nous ?
Vous voyez bien que la réflexion peut naître du néant !
Et puis, imaginez que ce soit vraiment la fin du monde, le 22 décembre, et que l’apocalypse et Saint Pierre vous surprennent ahuri dans une salle obscure face à EXPENDABLE 2 … Votre dernière pensée ne serait-elle pas : Merde, j’avais quand-même mieux à faire ! J’ai vraiment l’air con, là !
Et puis ça la fout vraiment mal pour votre dossier de candidature pour entrer au Paradis… :
« Vous faisiez quoi au moment ultime ?
– Ben, … Heu… Je… Enfin… Je regardais… Je pensais à autre chose, mais j’étais devant un film… Un truc au cinéma… »
Vous seriez obligé de mentir, c’est sûr ! Mal barré pour le paradis …
Bref, en plus d’être une bouse dans le monde présent, EXPENDABLE 2 est une réelle menace pour votre vie éternelle !
Sans compter que vous ne pourrez même pas plaider l’innocence ou la bêtise, vu que l’Archange Marcorèle vous avait prévenu ! On vous l’a dit : Chuck Norris est le meilleur dans ce film ! C’est quand-même un indice sérieux du niveau, non ?