Affiche du film Dark Shadows
18ème siècle. Côte Est des États-Unis.
Pour avoir eu le malheur de séduire puis d’éconduire une jeune sorcière travaillant à son service, Barnabas – un riche et séduisant héritier d’une conserverie de poissons – voit tous ceux qu’il aime périr avant d’être, lui-même, transformé en vampire et enterré vivant. Deux siècles plus tard, les ouvriers d’un chantier tombent par hasard sur le cercueil enseveli…
Après une série de films allant du décevant au navrant (La planète des singes, Alice au Pays des Merveilles…) Dark Shadows peut se voir comme un retour de Tim Burton aux sources de son inspiration la plus noire et la plus échevelée. Et, de fait, le magnifique prologue tient toutes ses promesses renouant avec l’esprit de Sleepy Hollow et son 18ème siècle baroque, ainsi qu’avec Edward aux mains d’argent : le « monstre » et sa famille vivant dans un manoir isolé situé au sommet d’une colline, à l’écart de la ville.
Mais passée cette belle introduction et les apparitions vraiment frissonnantes d’une défunte (faisant d’autant plus regretter que Tim Burton ne s’attèle pas à un projet fantastique moins familial et plus ambitieux), le film finit par retomber dans une variante de La Famille Addams, en moins drôle et en beaucoup plus tiède. Même la fameuse scène de cul, entre Johnny Depp et Eva Green, censée faire grimper au rideau (au propre comme au figuré) le vampire et sa sorcière manque de légèreté et n’est pas très excitante. Le scénario est à l’avenant, s’agitant lui aussi dans tous les sens avec pour seul enjeu dramatique celui d’aligner quelques gags au rythme de tubes des années 70 qui s’enchaînent comme dans un juke-box. Comble de la promotion, Alice Cooper a même le droit à un mini concert, un peu longuet, en plein milieu du film sans doute en échange de deux vannes plutôt amusantes sur son prénom et son physique.
C’est d’autant plus rageant que le casting est alléchant et fait la part belle aux femmes de tous âges. Michelle Pfeiffer, Helena Bonham Carter, Eva Green, Bella Heathcote et Chloe Moretz, la révélation de Kick Ass, sont vraiment épatantes.
Du côté des hommes, il n’y a pas grand monde pour faire de l’ombre à Johnny Depp, toujours à son aise (et à sa place) dans l’univers du cinéaste. Même s’il lasse un peu avec son sempiternel jeu décalé et ses airs étonnés qu’il a peaufiné jusqu’à l’excès dans les quatre Pirates des Caraïbes.
Heureusement que cette nouvelle virée chez les monstres « gentils » – mais incompris – se termine par une scène qui retrouve, in fine, l’esprit qui imprègnait le début du film. Elle permet à Dark Shadows de se clore honorablement à défaut d’être l’écrin parfait pour les idées folles de son cinéaste et le talent de ses comédiennes.

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