Affiche du film Mammuth
Les tribulations excentriques et motorisées d’un nouveau retraité à la poursuite de ses trimestres oubliés…
Avec Mammuth, Gustave Kervern et Benoît Delépine reprennent la voie qu’ils avaient brillamment tracée dans Louise-Michel. Celle d’un cinéma social et expérimental qui, s’il ne fait pas toujours dans la dentelle, est porté par sa mise en scène inventive et audacieuse.
Si l’humour « Groslandais » et le goût pour l’absurde des deux hommes est bien au rendez-vous, portés par la formidable bande d’acteurs qui les accompagne de film en film, l’arrivée de Gérard Depardieu (et dans une moindre mesure celle d’Isabelle Adjani) vient modifier imperceptiblement leur univers décalé. Il faut dire qu’au contact du comédien tout prend des proportions énormes. Doux et bedonnant, sous sa longue crinière blonde décolorée, l’acteur ouvre ses yeux, ouvre ses narines, ouvre ses bras et ouvre son cul sans retenue (la scène des retrouvailles avec son cousin risque d’en surprendre plus d’un !).
Mais en se donnant de la sorte, il offre un véritable bol d’air aux deux réalisateurs qui imprègnent leur film d’un onirisme discret et d’une nostalgie inattendue. Petit à petit, la quête des points perdus devient réflexion sur le temps passé.
Une cure du souvenir pour mieux rebondir.
Si la rencontre entre Gérard Depardieu et Yolande Moreau produit effectivement les étincelles attendues, celles plus brèves entre Gérard Depardieu et Isabelle Adjani sont carrément insolites et émouvantes.
De là à dire que le couple Kervern/Delépine se bonifie de film en film, il n’y a qu’un pas…
Allez, pour fêter ça, que diriez-vous d’entamer avec eux un puzzle de 2000 pièces tout en engloutissant un gros paquet de chips ?
Santé, les gars !