1880, dans l’Angleterre Victorienne, un jeune et beau médecin découvre l’art de la stimulation du clitoris comme remède aux troubles de l’hystérie féminine.
Très vite, il devient la coqueluche des Ladies.
Mais à trop masser, le doigt se lasse et la crampe menace.
Rapidement, l’activité du praticien se tasse.
Pour soulager son index dégourdi mais bien trop engourdi, l’inventivité de son meilleur ami et l’arrivée de la fée électricité n’auront, pour lui, pas de prix. Ensemble, ils vont mettre au point pour les dames l’appareil du bonheur : le tout premier vibromasseur !
« Ce récit est inspiré d’une histoire vraie… Vraiment ! » Nous dit-on en préliminaire.
De fait, si le sujet titille indéniablement l’esprit, il fallait néanmoins un certain doigté pour ne pas tomber dans la gaudriole. Mais ce qui aurait pu donner lieu à un film graveleux se transforme, entre les mains expertes de la réalisatrice Tanya Wexler, en une petite perle d’humour anglais… Pour notre plus grand plaisir.
Derrière la réflexion sur le plaisir des femmes enchaînées aux désirs et aux mains – plutôt malhabiles – des hommes, on voit bien évidemment poindre la fable féministe et une certaine forme de critique sociale. Mais c’est surtout grâce à la finesse des situations présentées et par ses dialogues enlevés que le film part dans de belles envolées.
Le scripte, remarquable, est porté par une excellente troupe de comédiens. Maggie Gyllenhaal qui ne semble jamais aussi à l’aise que dans les films équivoques (La secrétaire de Steven Shainberg), montre encore une fois toute l’étendue de son talent et sa fougue communicative en militante sociale et féministe luttant contre les conventions. Elle est le parfait contrepoint du séduisant Hugh Dancy, impeccable dans son rôle de médecin un peu falot qui s’émancipe au contact de cette tornade.
Le trop rare Jonathan Pryce (le Sam Lowry du Brazil de Terry Gilliam) compose, avec une délectation pince-sans-rire, un savoureux médecin au comportement aussi rigide que sa pratique est audacieuse. Quant à Rupert Everett (qu’un odieux lifting a rendu méconnaissable), il campe un mémorable dandy homosexuel dont les saillies drolatiques n’ont d’égales que sa passion pour les inventions nées de l’électricité. Ses interventions cyniques (à découvrir en version originale) sont réellement jubilatoires.
Il serait vraiment dommage de passer à côté d’Oh My God ! : LA petite comédie british de cette fin d’année qui saura, en effleurant un sujet sensible, provoquer chez vous une saine excitation des zygomatiques… Vraiment !
Quel sujet ! Quelle verve ! Quel humour ! Quelle audace ! Que du plaisir !
Ha ! Ces anglais savent encore nous surprendre ! Merci et bravo à Madame Tanya Wexler !
Sans blague, c’est l’hiver demain, me dit-on ! Alors, il est temps de nous réchauffer le coeur au coin d’un bon film de Noël incorrect à souhait !
J’espère qu’on n’y parle pas trop d’hystérie et que la réalisatrice laisse vite ses premières amours (La psychologie qu’elle étudia à Yale, rien que ça ! Hé-oui, ça donne des qualités pour éduquer et distraire à la fois…) pour revenir au cinéma et à la recherche soit-disant accidentelle du plaisir féminin.
Il faudra néanmoins qu’on m’explique un jour comment on soigne l’hystérie par la stimulation du clitoris… Je ne vois pas… Même si … Je ne doute pas que quelque ouvrage sérieux viendra nous éclairer bientôt sur le sujet. Mais à quoi bon puisque aucun d’entre nous n’a jamais rencontré de femme hystérique? N’est-ce pas ? C’est un exemple d’oxymore, « femme hystérique », non ?
Et puis levons immédiatement une confusion encouragée par le titre : « Oh, my God ! » : Si chacun distingue aisément les homonymes God à Gode, le deuxième (avec un « e ») n’est que la moderne apocope de godmiché (ou godmichet), lequel est un succédané de phallus destiné par nature à la pénétration, et non un stimulateur extérieur de clitoris. Certains experts linguistiques excluent même de la définition de godmiché tout objet vibrant ! Osons dire au passage que le gode est mixte, au contraire de l’invention du docteur Mortimer Granville, ce qui l’en distingue définitivement … Bref, nous voulions seulement dire si le titre anglais « Hystéria » est moins sujet à caution, il est aussi moins évocateur … Et nous nous réjouissons à l’avance de la déception des millions d’obsédés téléchargeurs frénétiques, qui seront à l’avenir déçus de ne pas découvrir un énième porno derrière ce titre si délicieusement culotté.
Mesdames, si la bande annonce est fidèle, comme nous le suggère Marcorèle, il faut courir voir ce film et se laisser aller à pisser de rire ! (Sans rire, prenez vos précautions, ce film promet de nous secouer.. ou vibrer, on ne sait plus !)
Et surtout, Messieurs, accompagnez ces dames, car nombre d’entre nous ont encore des choses à réviser pour que la technique ne supplante jamais la chaleur humaine …
Pisser de rire ? J’ai déjà du mal à me retenir en lisant ton billet… 😀
Heureux que ma petite critique te fasse un « certain » effet ! 😉
Tu as vu le film ?