Affiche du film Time Out
Dans une époque future, le temps s’est arrêté pour tous à 25 ans.
Mais le temps, c’est de l’argent.
Et tandis que les riches vivent plus de cent ans, les pauvres, eux, manquent de temps.
Will, jeune « manu-temps-tionnaire », ne veut plus s’en laisser conter.
Il va tenter de remettre tous les compteurs à zéro.
Quel taon a bien pu piquer le réalisateur de Bienvenue à Gattaca ?
Avec un sujet aussi séduisant, il y avait tant à faire et à dire.
Mais non, le cinéaste semble avoir manqué de temps.
Manqué de temps pour peaufiner un scénario qui sombre très rapidement dans le ridicule et les invraisemblances et où le héros, brave ouvrier volontaire, devient brusquement un véritable expert dans le maniement des armes et le combat au corps à corps.
Manqué de temps pour faire un véritable casting : Justin Timberlake, mâchoire crispée et regard inexpressif, semble avoir avalé une pendule.
Cillian Murphy, en gardien du temps, a autant de charisme qu’un horodateur.
Quant à Amanda Seyfried, elle sauve sa prestation grâce à son jeu… de jambes mis en valeur par une garde-robe encore plus courte que le temps qui lui reste à vivre.
Et tant pis si ce qui s’annonçait comme une intéressante métaphore sur l’enrichissement d’une minorité sur le dos du plus grand nombre (ainsi qu’une critique de la course au jeunisme) se transforme en une bête série B vaguement inspirée des exploits de Robin des Bois et de Bonnie and Clyde.
C’est d’autant plus dommage que, dans tout ce gâchis, quelques belles scènes surnagent comme cette course contre la montre entre une mère et son fils ou cet étonnant bras de fer temporel entre le héros et le méchant de service.
Si Andrew Niccol fut un excellent Lord of War, sa tentative en tant que Lord of Time ne laissera pas un souvenir impérissable. Pas plus que celle du distributeur français de traduire le titre original : In Time par le guère plus excitant Time Out.
Qu’il soit In ou Out, un conseil : n’y gaspillez pas votre temps !