Un homme se réveille au beau milieu du désert d’Arizona, une blessure au flanc. Amnésique, il a un étrange bracelet fixé à son poignet…
Sympathique surprise que ce Cowboys & Envahisseurs qui mélange avec une certaine habileté deux genres qui n’ont pas l’habitude de se côtoyer : le western et le film fantastique.
Jon Favreau (Iron Man 1 et 2) joue le jeu de cette étrange formule et tourne avec conviction son scénario hybride. La première partie, la plus réussie, augure d’un bon western avec son héros, forcément mystérieux et taciturne, en quête d’identité. Puis, quand arrivent engins volants et extraterrestres, le réalisateur garde le même sérieux donnant à l’ensemble une tonalité homogène.
Malheureusement, le film se voulant aussi grand public finit par manquer de noirceur dans sa dernière partie et fait un peu retomber l’intérêt suscité par son postulat incongru. Ces envahisseurs plus proches de Predator que de E.T. auraient, en effet, mérité un traitement beaucoup plus sombre et effrayant mais le metteur en scène, sans doute soumis au cahier des charges du blockbuster de l’été, se voit contraint de faire sombrer son vaisseau dans la facilité des poncifs (on retrouve l’éternel chien increvable des films catastrophe forcément plus résistant que les seconds rôles) et des bons sentiments.
Reste l’excellente prestation des acteurs qui vient faire oublier ces quelques fautes de style. Si Harrison Ford nous rejoue avec un certain bonheur sa partition désormais classique de bourru désabusé au grand cœur, Daniel Craig – dans le rôle du cowboy solitaire – confirme avec conviction son statut d’homme d’action. Quant à Sam Rockwell, il apporte une petite touche d’humour fort appréciable qui fait d’autant plus regretter de ne pas voir cet excellent acteur dans des rôles un peu plus conséquents.
Bref, si les aliens ne sont pas aussi méchants qu’espérés, les cowboys ont plutôt fière allure et rendent ce Cowboys & Envahisseurs fort convenable à défaut d’être inoubliable.