Transformers 3 - Affiche
Troisième (et on espère dernière) confrontation entre les gentils Autobots et les bien nommés Décepticons.
Entre tous ces robots susceptibles, il va encore y avoir de la tôle froissée.
En enchaînant trois films d’affilés sur le même sujet, Michael Bay semble s’être définitivement transformé en réalisateur obsessionnel monomaniaque adepte des bastons planétaires opposant bidasses musculeux et couteaux suisse géants.
Avec une détermination de fer, le réalisateur de Rock parvient à rendre chaque nouvelle aventure de ses conserves ambulantes encore plus longue, insupportable et hideuse que la précédente, ne s’embarrassant plus d’aucune vraisemblance et encore moins de psychologie du moment qu’à l’écran il y ait son lot d’explosions et d’étincelles.
Mine de rien, Transformers 3, continue de véhiculer ses poncifs puants auprès des gamins à qui ce film est soi-disant destiné.
On retrouve donc la même vision réactionnaire d’une Amérique idéale peuplée de beaufs cravatés et de bimbos liftés, où les seules têtes pensantes sont militaires, mercenaires adeptes de la gonflette et jeunes têtes brûlées.
Les mêmes blagues niaises (quand elles ne sont pas grasses) que dans les précédents épisodes permettant au public, élevé au popcorn, de s’esclaffer lorsqu’après avoir explosé un très méchant robot, le héros commente sa victoire par un consternant : « Il est tout cassé ! ».
De grands acteurs (John Turturro, John Malkovich, Frances McDormand…) venus lamentablement pointer sur la grosse chaîne de montage de l’été, pour arrondir leur fin de mois.
La même vision machiste et peu flatteuse de la femme. Une femme réduite à deux stéréotypes : la vieille marâtre castratrice (la mère du héros, l’ancienne de la CIA) ou la Barbie au « look de pouf » dont la plastique est forcément comparée aux courbes sexy d’une voiture – normal, elle a les lèvres en airbag – et l’intelligence tout juste équivalente à un GPS embarqué.
Ah ! Il faut voir l’héroïne, moulée dans son pantalon taille basse, regarder dans un télescope en prenant soin de le tenir entre les paumes de ses mains pour ne pas risquer de se casser un ongle, pour comprendre à quel point les militantes féministes ont, ici, définitivement perdu leur combat.
Toutefois, le tour de force du film ne réside pas dans la façon pernicieuse dont il véhicule ses idées, ni dans la 3D (ici aussi sans relief), ni même dans la maestria des effets spéciaux s’ingéniant à donner vie à d’énormes machines qui s’explosent le circuit intégré tout en se sectionnant les pistons. D’ailleurs, leurs démêlées sont souvent tellement rapides et imbriquées que l’on ne saurait dire où se trouve la tête et la queue de ces fiers guerriers de fer. Non, toutes ces prouesses artistiques et technologiques (si l’on excepte le foireux clone numérique de JFK) ne sont rien comparées aux hallucinantes cascades de l’héroïne qui ne se sépare jamais de ses chaussures à talons aiguilles que ce soit pour piquer un cent mètre au milieu des explosions où pour jouer l’équilibriste dans un building en train de s’écraser.
Avec le soutien de Steven Spielberg, Michael Bay ne serait-il pas devenu pour tous les réalisateurs une sorte de « DéceptionCon » venu sur la planète cinéma avec pour mission de faire perdre aux spectateurs du monde tout sens critique ou esthétique ? Au vu des entrées qu’il réalise à chacun de ses films, nul doute qu’il est en passe de réussir son entreprise de lobotomisation internationale.
En tous cas, il n’y a pas vol sur la marchandise car, pour une fois, le sous-titre ne ment pas et annonce d’emblée la couleur : Transformers 3, la face cachée de la lune… ne vaut effectivement pas un pet !
Indubitablement, le film le plus con de l’année !

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