Quand un méchant industriel « qui ne respecte pas la terre » décide d’implanter sa plateforme pétrolière dans les magnifiques paysages glacés de l’Alaska, le sang et surtout les biscotos d’un expert en pétrole (comme par hasard ancien soldat d’élite) ne font qu’un tour !
Merci à Steven Seagal, acteur, producteur et réalisateur de ce film (n’en jetez plus la coupe est pleine !) d’avoir eu le courage et l’honnêteté de nous annoncer la couleur dès le titre.
C’est effectivement en Terrain miné que le spectateur s’aventure, assistant à un florilège de ce qui s’est fait de plus pitoyable dans le cinéma d’action américain des années 90.
Terrain minable car, sous prétexte d’un soi-disant message écologique, Steven Seagal filme mollement une intrigue destinée principalement à le mettre en valeur. Il y enchaine donc les bastons avec sa légendaire inexpressivité bovine. Un peu comme s’il se demandait si il avait bien fermé le gaz pendant qu’il vous pète un bras !
Mais bon, comme dit l’un des méchants : « Peu importe qui il est, c’est un putain de problème ! »
Effectivement, c’est aussi en terrain minant que nous convie le « tape sans rire » Steven Seagal en invitant le grand Michael Caine à jouer avec lui. Les cheveux bruns (!!!) et le teint cireux, Caine cabotine comme une âme en peine en attendant une mort certaine. (Il avouera d’ailleurs, quelques années plus tard, avoir accepté le rôle alors qu’il était dans le creux de la vague. Regrettant, au passage, d’avoir brisé une des règles d’or de l’acteur se commettant dans un navet, à savoir : « Si vous acceptez un mauvais film, faites le, au moins, dans un endroit superbe ! »).
Cependant, pour peu que l’on soit dans de bonnes dispositions (à savoir avec une bande de copains et un bon verre de vin à la main), on peut trouver en Terrain miné un terrain marrant : les dialogues !
Inconscience, lucidité ou humour involontaire des dialoguistes ? Peu importe… On assiste ici à un festival de répliques poilantes « au service » d’un grand professionnel.
J’en veux pour preuve cette magnifique tirade d’un des mercenaires – à propos du héros – que je vous livre, ici, in extenso :
« Mon contact à Washington dit qu’on a pas affaire à un élève mais qu’on a affaire au professeur. Quand l’armée monte une opération qui doit pas échouer c’est à lui qu’ils font appel pour entrainer les troupes, d’accord ? C’est le genre de type qui boirait un bidon d’essence pour pouvoir pisser sur ton feu de camp. Ce mec là, tu le largues au pôle nord, sur la banquise, avec un slip de bain pour tout vêtement, sans une brosse à dents, et demain après midi tu le vois débarquer au bord de ta piscine avec un sourire jusqu’aux oreilles et les poches bourrées de pesos. Ce type là est un professionnel ! »
Qui dit mieux ?