C’est un peu déçu que l’on sort du dernier film d’Albert Dupontel.
Déçu parce que le comédien/réalisateur suscite la sympathie et que ses prises de position vis à vis des sans abri et des marginaux témoignent d’un engagement qui dépasse le simple cadre de la sempiternelle promotion convenue du tout venant cinématographique.
Mais des idées généreuses suffisent-elles à faire un bon film ?
A priori non.
Bien sûr, le film est sympathique.
Les comédiens y sont pour beaucoup qui dégagent une énergie et un enthousiasme communicatif. Albert Dupontel en tête, merveilleusement secondé par Yolande Moreau, Claude Perron, Bruno Lochet et l’ensemble de la distribution.
Certaines trouvailles sont fort drôles et font parfois mouche, comme la découverte par Roland (le SDF interprété par Albert Dupontel) de la cafétéria du commissariat, véritable caverne d’Ali Baba débordante de victuailles.
Les gags façon dessin animé donnent également à Enfermés dehors un rythme singulier et décalé qui le démarque du reste des comédies actuelles.
Mais toutes ces bonnes idées n’arrivent malheureusement pas à compenser un scénario un peu foutraque, filmé à la va comme je te pousse !
Car si le Albert Dupontel comédien fait montre d’un bel enthousiasme, le Albert Dupontel réalisateur convainc moins.
Il confond bien souvent mise en scène énergique et images secouées en tous sens comme si le cameraman était atteint de la danse de Saint-Guy.
Bref, même si au début l’effet est amusant, répété à longueur de film le procédé devient usant !
Et la musique, gueularde à souhait, n’arrange rien à la chose.
Sur le thème similaire des sans domicile fixe, il vaut mieux revoir l’excellente (et méconnue) comédie de Mel Brooks : Chienne de vie.